Johann Heinrich Füssli (ou Fuseli) est un peintre suisse de la fin XVIIIe – début XIXe siècle. Il est né à Zurich en 1741 et est mort à Londres en 1825.
C'est grâce à la carrière de son père, Johann Kaspur Füssli, peintre, collectionneur de dessins et auteur de l'ouvrage Histoire des meilleurs peintres de Suisse qu'il fait rapidement son entrée dans le monde artistique. Le jeune Füssli a la chance de fréquenter très vite le milieu littéraire et artistique de Zurich. Il fait la connaissance notamment de Winckelmann et découvre la littérature de Shakespeare pour qui il se passionne.
Il commence sa carrière artistique en exécutant des dessins d'après les œuvres de son père.
[...] On assiste alors au propre cauchemar de la jeune femme caractérisé donc, par ces deux êtres diaboliques. L'un, le démon assis sur la dormeuse est ce que l'on appelle un incube. C'est un démon issu du folklore médiéval. Celui-ci vient troubler le sommeil des femmes par des rêves sexuels. Cette explication peut alors confirmer la position de la femme assez suggestive et par ses cheveux détachés symbole de sexualité. Celle-ci ferait alors un rêve érotique qui était au moyen-âge quelque chose de diabolique. [...]
[...] Ce mouvement atteint son apogée en 1780 en Grande-Bretagne où Füssli a voyagé. Ainsi, on peut conclure que l'œuvre de Füssli, Le Cauchemar sont caractéristiques de cet enchevêtrement de ces deux mouvements. Füssli s'impose en néoclassique avec de par, cette structure de l'œuvre calculée et géométrique de type pyramidal qui ordonne le tableau de manière très claire, et ensuite, par la précision de son dessin caractérisé par le drapé de cette robe qui semble être mise en mouvement et les courbes de la jeune femme parfaitement accomplies. [...]
[...] Cela rentre en opposition avec les deux démons peints dans des tons sobres qui symbolisent la mort, l'horreur et bien sûr le cauchemar. Malgré tout, le cheval au fond apparait dans un léger faisceau lumineux éclairant et éclaircissant sa crinière. Ce magnifique contraste du noir et du blanc crée un fantastique clair obscur qui sépare les deux mondes. Rien ne laisse présager l'apparition d'une lumière aussi intense. Aucune source lumineuse n'est apparente. On peut qualifier la lumière du tableau comme fantastique et irréelle. Elle éclaire le cheval de manière effrayante et lui offre de grands yeux aveugles presque hypnotiques. [...]
[...] C'est une scène fermée, presque étouffante. Il n'y a pas d'ouverture vers l'extérieur. Nous sommes enfermés avec la rêveuse et les deux êtres fantastiques dans un lieu complètement clos. L'œuvre est construite de manière pyramidale. Nous pouvons distinguer un triangle dont le sommet se situe au dessus de la tête de la jument et qui suit l'ouverture du rideau de chaque côté du cheval. Les deux côtés du triangle vont alors rejoindre la ligne formée par le bord du lit. [...]
[...] L'autre côté du triangle se situe à droite de la jument, longe le pli du rideau pour s'arrêter derrière le pied de la dormeuse. Les deux côtés rejoignent une droite allant du coude de la femme jusqu'à son pied. Malgré tout, on ne peut pas dire que le tableau de Füssli soit construit de manière parfaitement rectiligne, mise à part cette disposition pyramidale, aucune ligne verticale ou horizontale ne structure le dessin. On peut quand même constater une courbe qui lit les regards des trois personnages. [...]
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