L'autel portatif de Stavelot se présente sous la forme d'une caisse dont le socle et la corniche sont saillants. Ces deux éléments sont moulurés d'un bandeau et d'un chanfrein. La caisse est surélevée à l'aide de quatre supports animés en ronde-bosse aux angles du socle, dont les dimensions de ce dernier sont d'une longueur de 275mm, 170 mm de largeur et 100mm de haut. La composition en bois est revêtue d'estampes aux chanfreins et quand elle ne l'est pas, elle est parée par des émaux qui sont fixés à l'aide clous. Il y en a trois sur la table, un rectangulaire sur chaque flanc et huit rectangulaires sur les bandeaux du socle et de la corniche. Au centre de la table rectangulaire, une plaque médiane est surélevée à cause de son opercule à relique qui est lui aussi rectangulaire. Cette plaque est quadrilobée et flanquée aux deux extrémités d'une plaque qui reprend la forme échancrée du quadrilobe. Les statuettes aux quatre angles sont en bronze fondu, elles sont ciselées et dorées. Les platines de cuivre sont champlevées, ciselées, gravées, émaillées et dorées.
[...] Sur le flanc gauche, Paul, Pierre, Jacques le Majeur et Jean. Au pied, André et Philippe. Sur le flanc droit, Barthélémy, Matthieu, Thomas et Jacques le Mineur. Enfin au chef, Mathias et Simon. À travers cette œuvre, les chrétiens sont invités à une relecture et à un déchiffrage de l'Ancien Testament dans la lumière de la Passion et de la Résurrection du Christ. L'autel portatif de Stavelot est caractéristique de l'art mosan de par ses techniques de réalisation, mais également de par son programme iconographique. [...]
[...] Il a donc un rôle privilégié avec le pouvoir politique et ecclésiastique. En 1148, alors qu'on exécutait pour l'abbaye de Stavelot un retable connu grâce à un dessin conservé aux archives générales du Royaume de Belgique à Bruxelles, on sait que Wibald entretenait une correspondance régulière avec un mystérieux aurifaber G. Les historiens considèrent souvent que derrière ce nom se cacherait le personnage de Godefroy de Huy (1100-1174), artiste de grande réputation à l'époque qui réalisa deux châsses à présent détruites pour l'église Notre-Dame-de-Huy. [...]
[...] L'art roman mosan tire son origine des fonts baptismaux conservés aujourd'hui à Saint-Barthélémy de Liège. Sur le plan technique, on note une avance sur le reste de l'Europe puisque le métal comprend déjà 15% de zinc. On découvre également une nouvelle technique qui permet un nouveau départ de l'orfèvrerie mosane. Cette découverte concerne l'émaillerie et notamment le remplacement des émaux cloisonnés, obtenus en soudant de minces cloisons sur une plaque en or généralement, par des émaux champlevés ou en taille d'épargne, où le cuivre va venir remplacer l'or. [...]
[...] Cette œuvre témoigne d'une inspiration de l'art antique de la part de Renier de Huy. On a un rapport des corps et des vêtements qui est bien observé et une réelle liberté dans les mouvements et les gestes. Cette technique naturaliste marquera l'orfèvrerie mosane jusqu'au XIIIe siècle. Cependant, l'essor de l'art roman mosan au XIIe siècle n'est pas dû qu'à son renouvellement technique et iconographique, mais également à l'importance d'un homme, l'abbé Wibald, qui fit de l'abbaye de Stavelot un lieu majeur où se développa l'art mosan. [...]
[...] Ainsi, la narration débute en bas, de gauche à droite. On voit dans un premier temps une représentation de la Cène qui est accompagnée des paroles de la consécration eucharistique, HOC EST CORPUS MEVM (Matthieu, XXVI-26). Puis les juifs qui assument leur responsabilité par des mentions sur leurs phylactères, INNOCENS EGOSVM A SANGVINE devant Pilate, SANGVIS EIUS SVPER NOS ET SUPER FILIOS NOSTTROS (Matthieu XXVII et 26). Sur la scène suivante est représentée la flagellation, FLAGELLATIO DOMINI Le récit se poursuit en haut toujours de gauche à droite. [...]
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