En choisissant de traiter ce sujet, Nicolas Poussin illustre un thème classique de l'iconographie de l'Eglise romaine catholique. Au terme de sa vie terrestre, la mère de Jésus est « élevée au ciel ». Le terme d'assomption provient du verbe latin assumere, signifiant « prendre » ou « enlever ». L'atmosphère sereine qui baigne la toile exulte le caractère sacré de la scène. Malgré les dimensions, relativement restreintes de la toile, le spectateur ne peut retenir le sentiment d'humilité qu'inspire ce tableau à tous ceux qui le découvrent.
Huile sur toile de petite dimension, seulement 57 centimètres de haut pour 40 centimètres de large, peinte pour l'Ambassadeur de France à Rome, Henri d'Etampes-Valençay, l'Assomption de la Vierge est actuellement conservée au Musée du Louvre (Inv. 7284) qui possède aussi deux dessins préparatoires de cette oeuvre.
[...] "L'Assomption de la Vierge", Nicolas Poussin (1649-1650) En choisissant de traiter ce sujet, Nicolas Poussin illustre un thème classique de l'iconographie de l'Eglise romaine catholique. Au terme de sa vie terrestre, la mère de Jésus est élevée au ciel Le terme d'assomption provient du verbe latin assumere, signifiant prendre ou enlever L'atmosphère sereine qui baigne la toile exulte le caractère sacré de la scène. Malgré les dimensions, relativement restreintes de la toile, le spectateur ne peut retenir le sentiment d'humilité qu'inspire ce tableau à tous ceux qui le découvrent. [...]
[...] Le Poussin a voulu figurer par le mouvement des parties d'en haut du visage la douceur et la tranquillité dont jouissent ceux qui sont dans l'état parfait de la grâce Ses bras ouverts et levés vers le ciel, dans la position traditionnelle de l'orante, viennent conforter l'idée d'un personnage soudainement frappé par la grâce divine. A l'instar des gestes, les regards et tout particulièrement celui de la vierge désignent à l'unisson le ciel. Le peintre a encore renforcé cet aspect par un éclairage zénithal qui baigne chaque visage et semble aspirer tout le groupe. Bien que nuageux ce ciel n'en est pas moins très clair, cette lumière n'a rien de naturel, elle se veut avant tout divine de par sa couleur dorée et sa direction. [...]
[...] Les personnages semblent illuminés alors que la ville ne connaît que les lueurs du jour naissant. C'est grâce à elle que Poussin crée ce clair obscur qui donne tout le modelé des étoffes. La main droite de la vierge désigne clairement cette source lumineuse qui plonge la partie droite du tableau dans une semi-obscurité dont n'émerge que le visage de l'ange drapé de violet. Cette œuvre doit aussi son éclat particulier à la façon dont l'artiste a choisi de traiter la couleur, privilégiant les primaires rouge et bleu. [...]
[...] L'utilisation de la contre-plongée impose au spectateur une posture d'adoration, le forçant à lever les yeux au ciel pour accentuer le mouvement de cette vierge qui s'élance vers Dieu. La verticalité de l'ensemble est encore accentuée par la position des bras des personnages de droite et gauche qui, même s'ils ne portent aucun des attributs qui leur sont traditionnellement réservés, ailes ou auréoles, peuvent être clairement identifiés comme des anges. Anges que l'on retrouve dans la plupart des représentations picturales du mythe. [...]
[...] Ce travail de coloriste creuse l'espace et fait écho à l'échelle importante des personnages face à celle des bâtiments qui se trouvent ainsi repoussés jusqu'à la ligne d'horizon créant ce grandiose effet de perspective. Si le thème, traité de multiples fois par ses prédécesseurs et notamment par les grands maîtres de la Renaissance qui, à l'instar du Titien ou du Tintoret, ont sans nul doute inspiré Poussin, reste classique. Sa représentation est ici renouvelée par une composition originale, grâce à ce groupe, aux corps mêlés d'étoffes chatoyantes, qui semble sortir des cieux pour mieux venir chercher le spectateur et l'attirer avec lui vers d'autres cieux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture