Ce document est une critique de film rédigée dans le cadre d'une licence en Etudes Cinématographiques et Audiovisuelles.
Il s'agit de l'œuvre Klimt, réalisée en 2006 par le cinéaste franco chilien Raoul Ruiz.
[...] Le film dépeint d'abord l'aspect cru de la nudité et de la sexualité telles qu'elles pouvaient être jugées dans l'œuvre du peintre à l'époque. Notamment par les ébats amoureux du soldat unijambiste et de l'infirmière qui ne manquent pas de choquer la religieuse. Mais dès qu'on bascule dans le rêve de Klimt, la nudité apparaît sous des traits sensuels, esthétiques et idéalisés. Ce merveilleux est malgré tout entrecoupé de scènes quasi cauchemardesques, reflet d'une recherche névrotique de Klimt de la perfection et d'une figure de femme inaccessible et inexistante. Méliès fait le peintre rencontrer virtuellement cette femme parfaite par un montage vidéo. [...]
[...] Son œuvre, inspirée de l'art nouveau, utilise les ressources du décoratif. L'aspect érotique de ses sujets ont été à l'origine de nombreuses polémiques au cours de la carrière du peintre. Raoul Ruiz est un cinéaste franco-chilien qui s'affranchit souvent dans ses films des codes et des conventions cinématographiques habituelles. Dans ce film, il expose une biographie très personnelle de l'artiste autrichien Klimt. Cette biographie débute, paradoxalement, le jour de la mort du peintre, et entraîne le spectateur dans un va-et-vient entre le présent de l'artiste agonisant et un passé supposé. [...]
[...] La tonalité est assez sinistre et dévoile des images de souffrance physique et mentale. La caméra parcourt le tableau, en montrant différents stades de souffrance et finit par la représentation de la mort, laissant présager une fin funeste. Dans les premières scènes, Klimt apparaît sur son lit de mort, divaguant à propos de « Fleurs » alors qu'un miroir se brise. Le miroir qui reflète habituellement la réalité, en se brisant, est comme un signale au spectateur du passage vers une réalité disloquée, où les faits réels sont déformés. [...]
[...] De plus, le film ne suivant pas de trame logique, s'il est en mesure de captiver le spectateur pour l'attrait esthétique de sa forme, il peut le perdre par les choix narratifs de fond. Le film peut s'avérer ennuyant par le manque de rebondissements, auquel s'ajoute une durée importante, plus de deux heures. Les admirateurs de Klimt ne seront pas déçus par les scènes admirables de beauté que ce film comporte, mais d'autres spectateurs risquent d'être vite lassé par tant de complexité. [...]
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