Il s'agit, à travers ce mémoire de fin d'étude, d'exposer la situation générale des industries du doublage et du sous-titrage dans les domaines du cinéma et de la télévision, afin de trouver des réponses aux questions qui divisent autant les amateurs que les professionnels du milieu cinématographique.
Le sujet du doublage a toujours été controversé.
D'un côté, cette technique d'adaptation des films est populaire parce qu'elle permet un accès plus facile à tous les types de publics et de productions.
D'un autre, elle se trouve opposée aux défenseurs du 7ième Art, qui prônent le respect de la direction voulue par les réalisateurs et de la performance réalisée par les acteurs.
Cependant, l'autre technique d'adaptation qui est le sous-titrage ne résout pas le problème essentiel auquel est confronté la traduction en général : celui de l'interaction entre la langue et la culture, qui rend très difficile la traduction littérale d'un dialogue.
Nous verrons que les techniques du métier d'adaptateur sous-titreur permettent de contourner certaines difficultés liées à la traduction des références culturelles. Néanmoins, nous comprendrons qu'il est impossible de traduire une œuvre sans l'adapter, ce qui signifie la déformer.
C'est pourquoi le débat ‘doublage contre sous-titrage' se fait plus virulent aujourd'hui. Le cinéma est de plus en plus considéré comme un produit artistique et culturel. Il convient donc de respecter sa réalisation originale.
Nous verrons que les institutions et pouvoirs publics commencent à considérer le cinéma comme un outil d'éducation linguistique et culturel, et que le recours au sous-titrage va très certainement s'homogénéiser en Europe d'ici à quelques années : les habitudes des spectateurs sont en train d'évoluer vers un plus grand respect des œuvres cinématographiques.
[...] La précarité du métier de sous-titreur Ce métier est précaire et mal rémunéré. Il faut, pour l'exercer, obtenir un DESS de langues étrangères et réussir un concours où est admis un candidat sur 100. Pour un film sortant en salle, les traducteurs sous-titreurs sont payés 2 à 3 euros le sous-titre, ou 25 euros la minute de sous-titrage. Sachant qu'un traducteur fait en moyenne 12 sous-titres par minutes et 10 minutes de sous- titrage par jour, cela lui fait un cachet de 300 euros par jour, étant donné que le travail n'est absolument pas régulier. [...]
[...] En effet, comme nous l'évoquerons par la suite, le discours n'était pas totalement absent des films muets. Outre les gestes amplifiés par les acteurs et les cartons insérés entre les images, les spectateurs pouvaient ‘entendre' les mots prononcés par les acteurs, leur imagination fournissant le dialogue approprié à la scène qui était en train de se dérouler. L'avantage était que les spectateurs pouvaient ‘faire parler' les acteurs dans leur propre langue. Avec l'apparition de films parlants, dans lesquels des éléments conceptuels étaient transmis par des sons, le public potentiel se retrouvait automatiquement limité à la zone géographique et culturelle correspondant à la langue utilisée par les acteurs. [...]
[...] I. Evolutions des marchés français a. L'industrie du sous-titrage b. L'industrie du doublage c. L'opposition France-Québec II. Vers une évolution des mentalités ? a. Les habitudes opposées des spectateurs b. [...]
[...] En effet, une diffusion en VO est censée doubler sa part d'audience, parce que le sous-titrage fait fuir une grande partie du public en France, et la totalité en Allemagne. Richard Boidin, Vice Président Directeur Général d'Arte France : Un film bavard, on ne le diffuse pas à 20h40, les gens ne veulent pas lire Cette politique peut-être justifiée pour les publics âgés et jeunes, néanmoins, au regard de la situation dans d'autres pays, nous avons vu que le sous-titrage était une question d'habitude. [...]
[...] C'est pourquoi il nous semble peu opportun de parler de trahison dans la traduction au cinéma car c'est le rôle même du traducteur que de retranscrire et de transformer tous les vecteurs communicatifs qui sont utilisés dans l'ensemble du langage afin de les rendre compréhensibles. Il lui faut s'éloigner parfois de la forme originale pour mieux s'approcher du sens profond et le rendre en d'autres termes s'il le faut. Le seul fait de traduire par des mots les images ou les sons porteurs de sens dans un film original fait irrémédiablement défaut à l'authenticité de l'œuvre ; toutefois, si cela est nécessaire à la compréhension du récit ou encore si cela fait tout simplement partie de l'apport culturel évoqué dans l'œuvre cinématographique, le traducteur se doit de le retranscrire comme il le peut. [...]
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