En quoi la contestation de la société de consommation vue par le cinéma français reflète-t-elle le désenchantement de la société dans son ensemble ?

Thèmes abordés

Société de consommation, contestation, cinéma français, désenchantement de la société, Trente Glorieuses, productivisme

Résumé du document

La contestation de la société de consommation est un mouvement né en parallèle avec le nouveau mode de société qui s'offre aux Français. Il s'agit d'identifier ce mouvement dans les œuvres cinématographiques depuis son commencement, c'est-à-dire à partir des années d'après guerre. Le sujet et la problématique posés ont pour objectif de concéder à la mutation de la société et d'analyser les conséquences du modèle de surconsommation établi par la mondialisation, et dont les effets sont introduits au cinéma par certains réalisateurs soucieux du bien être de la planète et de celui des Français. Pour développer un tel sujet, il est nécessaire de porter l'analyse sur les méthodes adoptées par les producteurs afin de transmettre des émotions, des sentiments et de provoquer une indignation chez les spectateurs. Il existe différents procédés, mais le rire est le plus présent, car la dérision est la plus encline à attirer l'attention du public. Néanmoins, les œuvres doivent toutes refléter un aspect commun de la société de consommation. Il s'agit du désenchantement apporté par ce nouveau mode de vie.

Extraits

[...] C'est la déclaration d'un véritable visionnaire qui, il y a près d‘un demi-siècle, percevait déjà la spécificité d'une culture tout juste naissante. Cette uniformisation se retrouve aussi jusqu'aux vêtements des protagonistes. Monsieur Hulot, le personnage central, interprété par Jacques Tati lui-même, apparaît comme étranger à un monde où la vie sociale est entièrement codifiée. Vêtu d'un imperméable en-dessous duquel surgit un nœud papillon, une canne à la main et coiffé d'un chapeau, il semble contempler d'un regard extérieur les affres de la modernité. Dans Mon Oncle, Jacques Tati insiste davantage sur la fragilité accrue des liens familiaux. [...]

[...] Ainsi, nous avons pu découvrir que le cinéma français est un véritable miroir reflétant une forme de désenchantement, de perte de vitesse dans la course à l'idéal et au paradis terrestre, causes inhibées, presque inconscientes de toute action humaine. La cause de ces illusions perdues a été avancé à travers une explication qui prend deux dimensions: L'une historique/économique et l'autre sociologique. Historiquement -et économiquement- , nous avons vus que c'est dans les Trente Piteuses(Expression chère à Nicolas Baverez) faisant suite au souffle économique miraculé des Trente Glorieuses (terme avancé par Jean Fourastié) qu'il faut trouver la cause de bien des maux. [...]

[...] La submersion des individus par les objets 1. Une production massive et standardisée La recherche d'une production massive date du XVIème siècle, lors de l'invention du travail à la chaîne par Léonard de Vinci qui fut utilisé dans l'agro-alimentaire au XIXème siècle. D'autre part, les nouveaux modes de production, aussi appelés Organisations Scientifiques du Travail (OST) se mettent en place aux Etats-Unis, avec le Taylorisme en 1911 (Mis en place par Frederik Taylor qui introduit le chronométrage et la limitation des déplacements dans les usines) puis avec le Fordisme en 1913 (Mis en place par Henry Ford qui introduit le travail à la chaîne). [...]

[...] Dans Mon Oncle, Jacques Tati a voulu représenter une considération sociale dominé par la position sociale. Ainsi, Monsieur Hulot, toujours interprété par Jacques Tati, entre dans une conflictualité avec son beau-frère, un riche industriel, Mr Arpel. Celui-ci se refuse à voir son fils fréquenter son oncle qu'il juge trop extravagant et trop différent. L'univers de Hulot, un personnage rêveur et bohème, est l'extrême opposé de celui de l'opulent mari de sa sœur, vivant dans une maison à la pointe de la technologie. [...]

[...] L'image des grandes firmes de l'agro alimentaire est entachée par la volonté d'atteindre une meilleure productivité qui ne tient pas compte de la rareté de certaines ressources épuisables. Cela touche encore plus la société d'aujourd'hui avec l'apparition du concept de développement durable et de ses trois piliers. Le développement de l'écologie politique dans les années 1950 et 1960, ainsi que la prise de conscience de la possibilité d'épuisement des ressources naturelles, ont donnés au mot “productivisme“ un sens péjoratif car ils entrent en contradiction avec la logique productiviste du développement de la société. [...]