Cinéma - Propagande - Nazie - Juif Suss - Dictateur Chaplin - Lein Riefenstahl -
L'idéologie nazie a été élaborée par Hitler et exposée dans son livre Mein Kampf en 1925. Elle est fondée sur la supériorité de la race aryenne, sur la conquête d'un espace vital pour l'Allemagne et sur l'extermination de races et de peuples considérés comme « inférieurs » parmi lesquels les Juifs et les Tsiganes. Outre les mesures para-militaires et militaires, Hitler assoira son pouvoir grâce à la propagande, dirigée par Joseph Goebbels.
La propagande était le moyen d'afficher la haine du Juif et de l'ennemi et de diffuser l'idéologie nazie au plus grand nombre par le biais des journaux, des affiches, de la radio, de l'enseignement mais aussi par le cinéma. En effet, dès l'arrivée au pouvoir des nazis, le style de la production change du tout au tout et Joseph Goebbels, en cinéphile averti, s'intéresse très tôt au potentiel du cinéma comme instrument de propagande.
Ainsi, est-on amener à se demander comment l'art cinématographique a-t-il rendu compte de l'idéologie nazie ?
[...] L'hymne nationale, le Horst Wessel, accompagne les mouvements de la caméra qui descend plan par plan dans les rues de Nuremberg et montre la ville emplie de colonnes en marche. Dès cette séquence d'ouverture, on peut apercevoir à plusieurs reprises, l'aigle et le svastika (croix gammée), emblèmes du parti nazi. Enfin, l'avion atterrit sur le terrain d'aviation devant une foule de fanatiques, le bras levé faisant le salut nazi. Hitler sort de l'avion suivit du ministre de la propagande, Goebbels, souriant. Le Führer se dirige ensuite vers sa voiture suivit d'une foule surexcitée qui tente, en vain, de le toucher. [...]
[...] Le Triomphe de la volonté, est une œuvre d'art destinée à produire un effet déterminé. Il fallait donner une certaine image du parti nazi et de son dirigeant, image définit par Hitler lui-même dans Mein Kampf : La fonction de la propagande n'est pas seulement d'entraîner de façon scientifique les individus, mais aussi d'attirer l'attention des masses sur certains faits, certains processus, certains impératifs, etc., dont la signification leur est révélée pour la première fois. Le grand art est de le faire si habilement que chacun sera convaincu de la réalité des faits ( Ce sont les directives que Leni Riefenstahl suivra scrupuleusement dans son film. [...]
[...] Leur but étant d'utiliser tous les médias de masse, en passant par le cinéma, pour diffuser à grande échelle les idées de l'occupant et ainsi asseoir son contrôle sur les populations occupées, faire régner la terreur et imposer une survalorisation de lui puissance militaire nazie pour anéantir toute tentative de résistance. Sous le gouvernement de Goebbels se met rapidement en place un système de propagande plus subtile par le biais de bureaux (propaganda Saffeln) dans les pays occupés. Ces bureaux dirigent une censure stricte ainsi que la propagande nazie qui poursuit la promotion du IIIème Reich et de la race aryenne. [...]
[...] La principale fonction du film est de concrétiser les fondements de l'idéologie nazie et de les consolider en un tout cohérent. Le discours nazi repose sur trois personnages à l'origine de la chute du duc et de l'exclusion des Juifs du Wurtemberg : le conseiller Sturm, le colonel Roeder et le greffier Faber. Le conseiller Sturm, président de l'Assemblée, est le garant de la constitutionnalité des décisions politiques prises par le duc. Il est sommet de la machine institutionnelle et soucieux de sa préservation. [...]
[...] Il apparaît comme celui qui a mis fin aux souffrances de son pays, celui qui a rendu la fierté nationale aux allemands après l'humiliation causée par le Traité de Versailles de 1918. Plus qu'une manifestation, le Congrès de Nuremberg devient une sorte de fête religieuse grâce et à cause de Leni Riefenstahl. Le nationalisme et le fait même d'être Allemand deviennent alors une religion. La cinéaste semble avoir fourni avec son film une iconographie et une illustration à l'idéologie nazie. Le slogan politique Un Peuple ! Un Führer ! Un Empire ! [...]
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