Film Psychose, Alfred Hitchcock, maison hantée, héritage gothique, motel contaminé, étrangeté, horreur classique, horreur moderne, personnalité psychique
Comment peut-on introduire Psychose (Psycho, Alfred Hitchcock, 1960), si ce n'est en affirmant qu'il a considérablement fait évoluer le genre de l'horreur. Avant même sa sortie en salle, ce dernier faisait déjà frémir les plus fébriles par ses affiches sombres qui assuraient l'impossibilité au public de rentrer après le début du film. Même si cela a été fait dans la volonté de ne pas dévoiler l'intrigue, cette phrase d'accroche sous-entend que seuls les plus courageux auront l'audace de pénétrer au sein de la salle de cinéma. En allant chercher directement la peur du spectateur à même la rue, le film participe, avant même le lancement de la bobine, à la mutation du genre de l'horreur.
[...] Le parallèle avec la pensée de Bachelard s'impose donc. Marc Augé. Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil Puisque l'auteur parle de la modernité et des lieux, le lien avec l'opposition entre classique et moderne que nous faisons de la maison des Bates et du motel, se retrouve grandement. Ses pensées rejoignent celles d'André Gardiès, Anne GoliotL'été et Gaston Bachelard, et ont donc contribué à étoffer un peu plus les questions d'espace et de lieux pour notre recherche sur Psychose. [...]
[...] Ils sont un outil de mise en scène servant à créer une atmosphère peu rassurante. Comme le dit Éric Rohmer au sujet du Faust, une légende allemande, (Faust, Eine deutsche Volkssage, 1926) de Friedrich Wilhelm Murnau : « la lumière sculpte l'espace et lui donne tout son attrait »23, au sens où la lumière révèle l'espace pour le définir. Lors du long échange entre Marion et Norman dans la petite pièce derrière l'accueil, la caméra est en contre plongée, lui proférant un sentiment inquiétant. [...]
[...] Une fois Marion parti, c'est bien la folie de Norman et sa personnalité dupliquée qui sort de l'ombre, alors qu'elle aurait dû y rester. unheimlich se révèle. Il est aussi ce « lieu embrayeur »31 qui permettrait simplement aux personnages de pouvoir avoir une longue discussion qui ferait avancer le récit tout en en disant davantage sur le lieu que le lieu lui-même. Justement, la scène où Marion et Norman discutent longuement, permet au spectateur d'apprendre la passion du propriétaire pour la taxidermie. [...]
[...] C'est grâce à ce livre, que j'avais déjà lu auparavant, que l'envie de traiter le motel s'est manifestée. Sabri Bendimérad, Habitat pluriel: densité, urbanité, intimité, La Défense, Lavoisier N°199, 2010 L'évocation du terme « habitat individuel dense » est très intéressant puisqu'en lien avec notre sujet. En effet, il désigne le fait de vivre ensemble mais séparément et évoque donc la duplicité du lieu du motel déjà remarquée dans les œuvres précédemment citées. Même si ce terme d'urbanisme se raccorde avant tout au voisinage d'une résidence, il peut tout à fait être repris pour le motel qui est également collectif mais où chaque client souhaite garder sa part d'intimité. [...]
[...] Le vacancy de l'enseigne suppose qu'il y a des chambres de libres mais peut suggérer également qu'il n'y a aucun autre client. C'est donc le propriétaire qui produit l'activité du lieu au détriment de celle produite par les clients. C'est en cela qu'il possède le lieu du motel comme un véritable nid douillet. Donc grâce à elle, Norman indique clairement au futur client sa présence. A la mort de Crane, il l'éteint pour ne faire venir personne et ainsi, ne pas faire naître de soupçons. [...]
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