Les grandes familles, Denys de la Patellière, Un singe en hiver, Henri Verneuil, Ne nous fâchons pas, George Lautner, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Michel Audiard, dialogue, cinéma français, piste de l'écriture, cinéma américain, vocable populaire, expression Audiard, vocabulaire, bêtise humaine, George Sand, Louis Ferdinand Céline, cinéma de 1949, Jacques Prévert, André Hunnebelle, gouaille parisienne, technique de travail
Le choix de ce sujet s'est vite révélé évident. Désirant être scénariste depuis quelques années maintenant, mon mémoire se devait d'être en lien étroit avec l'écriture cinématographique et plus précisément scénaristique. Après avoir longtemps cherché dans la piste du dialogue « réaliste » et d'un souci de « réalisme » dans ce type d'écriture (le terme plus adéquat étant en fait « naturalisme »), j'ai exploré la piste de l'écriture dans le cinéma français. Lorsqu'il s'agit d'écriture, cinématographique entre autres, la culture française me vient plus à l'esprit que l'incontournable culture américaine. Sans haine des Américains ni chauvinisme mal placé, le cinéma français m'est simplement apparu comme une mine d'or qu'il serait dommage d'ignorer. Très rapidement aussi et naturellement, le nom de Michel Audiard a pris une grande place dans ma liste d'idées de sujets de mémoire. Il constituait déjà, rien que par son nom, un sujet que je prendrais plaisir à creuser et qui fait partie intégrante de ma culture générale et cinématographique. Le film de Georges Lautner Les tontons flingueurs (1963) a d'ailleurs été l'une de mes toutes premières références en matière de culture cinéphile, de par les citations des répliques, grâce à de multiples diffusions à la télévision - souvent par France Télévision, remplissant par là régulièrement son devoir de « chaîne publique » donc en partie de culture, l'oeuvre étant un incontournable du paysage cinématographique français. C'est d'ailleurs pour cette raison, ainsi que pour celle d'échapper à la facilité, que ce film ne fait pas partie de mon corpus.
Des citations donc, qui dépassent le simple cadre du dialogue de film et même celui des « répliques cultes » (tant convoitées par de nombreux cinéphiles) pour faire presque figures de proverbes de bon sens, avec tout le caractère intellectuel que le sens initial entend, parfois presque philosophique. C'est pourquoi j'ai privilégié, dans mon énoncé du sujet, « Les dialogues chez Michel Audiard » plutôt que « de Michel Audiard » ou « par Michel Audiard », cela suppose plus précisément l'univers dans son entier que constituent tous les dialogues qu'il a écrits et pour l'aborder sous un angle auteuriste. En quoi sont-ils si représentatifs de son style, en quoi sont-ils sa signature ?
[...] Il est particulièrement difficile de définir ce courant tant chaque notion appelle à une définition précise sous peine de ne pas être clair ni cohérent et que le sujet se range alors dans ceux à manier précautionneusement ; le livre Les anarchistes de droite sera donc la référence principale de cette étude sur ce point. Pour l'aborder le plus simplement possible, l'anarchisme de droite est la troisième forme d'anarchisme, né en France dans les années 1890 (après l'anarchisme brut de Max Stirner et l'anarchisme de gauche des Lumières). [...]
[...] À travers ce combat contre la normalisation de l'opinion, c'est la bêtise humaine que Michel Audiard défie par le poids des mots. Il exprime d'ailleurs une fascination pour les imbéciles, qu'il a pu croiser au bistrot, et de leur faculté à répéter des lieux communs comme des formules « prêtes-àpenser ». Michel Audiard se rapproche donc plus de la notion d'artisan plutôt que d'auteur, en ce sens où il remet toujours sur le métier son ouvrage pour le retravailler et le perfectionner. [...]
[...] Il explique d'ailleurs « qu'avec il ne faut pas parler de culture [mais] de bazar ». Boulimique de lecture, il est ainsi passé indifféremment, et à raison de quatre livres par jour, des aventures de Harry Dickson par Jean Ray à Jules Vallès, jusqu'à Marcel Proust, qui n'avait pourtant « rien pour [lui] plaire ». Déjà sensible au style, il reconnaît le talent d'un Zola tout en lui reprochant pourtant d'écrire « avec ses pieds ». Puis Rimbaud, sa « première admiration », l'a ému à en lire l'intégralité de son œuvre et des biographies d'époques consacrées, toute une année durant. [...]
[...] A l'image du personnage d'Églantine Michalon (interprété par Mireille Darc) dans Ne nous fâchons pas qui casse le code de la fille à qui l'on répète « sois belle et tais-toi » : « Antoine Beretto : Vous savez, on a toujours tendance à prendre les brins trapus pour des gangsters mais . c'est un préjugé idiot. Églantine Michalon : J'en connais un autre qui consiste à prendre les grandes blondes pour des imbéciles. » Et qui fait preuve de caractère en imposant ses propres conditions en répondant à la demande d'hospitalité pour M. Beretto (uniquement) : « Églantine Michalon : D'accord vous allez dormir ici. Ca veut bien dire ici, ça veut pas dire dans la chambre. Antoine Beretto : J'avais compris. [...]
[...] A peine avait-il enfilé son smoking de festivalier que Monsieur Truffaut n'a eu de cesse que l'on sache qu'il avait fait un stage en maison de redressement. » Le Festival de Cannes n'est jamais loin. Il moque l'auteur des 400 coups, ironique : « « J'suis un insoumis, un terrible ». Un œil sur le manuel du petit anar et l'autre accroché sur la Centrale catholique, une main crispée vers l'avenir et l'autre masquant son nœud papillon, M. Truffaut aimerait persuader les clients du Fouquet's qu'il est un individu dangereux. ». Puis il conclu que « [ . [...]
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