Étude sur le cinéma à l'île de La Réunion. Elle appuie sa réflexion sur les conséquences de l'éloignement de l'île à la métropole, portée sur le paysage cinématographique. L'étude évoque aussi bien le contexte social et historique du département français d'outre-mer ; elle retrace également l'histoire cinématographique, de l'avènement du cinématographe des Frères Lumières à l'arrivée des complexes dotés de normes d'accueil et technologiques de dernier cri, appelés communément "multiplexes".
[...] La capitale est donc une place de référence, un observatoire pour les distributeurs réunionnais. En fonction de leurs choix de programmation, ces derniers attendent ou se précipitent sur l'acquisition - 58 - des titres, tout en veillant à la valeur du film convoité, qui peut varier considérablement avant, après la sortie ou en fin de carrière de son exploitation métropolitaine, ce qui correspond à sa valeur marchande la plus faible. Enfin, Paris est un lieu unique en France où, à l'occasion de chaque sortie de film, les professionnels ont la possibilité de voir et de juger les films plusieurs mois avant leur sortie publique, grâce aux nombreuses projections de presses52 qui y sont organisées Entre distributeurs parisiens et réunionnais Figure 7 Cette illustration nous permet de mieux comprendre le fonctionnement de la grande chaîne cinématographique et de localiser la place occupée par les acteurs réunionnais, qui interviennent finalement comme un maillon supplémentaire, voire facultatif. [...]
[...] En observant la liste des films distribués par ICC et MAUREFILMS en 2000 et 2001 (Cf. annexe en page 106), on constate que les films américains sont largement mieux exposés que les films français et ceux des autres nationalités. Le cinéma américain domine depuis des décennies le marché mondial du cinéma, il atteint même une île comme La Réunion avec une part de en 2000 chez ICC, ne laissant que aux films français et pour le reste. Si, en termes économiques, le film reste un produit de consommation comme un autre, soumis aux lois du marché de l'offre et de la demande, les distributeurs essaient à leur tour de fournir à leurs clients ce que ces derniers attendent et souhaitent le plus consommer ; et c'est bien en venant dans les salles de cinéma, en achetant un ticket d'entrée qu'ils expriment leurs choix aux sociétés importatrices. [...]
[...] Quant aux créoles réunionnais, à un tarif de 5 à 6 en moyenne par place, ils préfèrent en général pour la même somme, soit épargner, soit investir dans une pratique plus traditionnelle et conviviale comme les réceptions familiales, les sorties à la plage, les pique-nique dans les Hauts de l'île et d'un point de vue culturel, ils préfèrent la musique : le maloya63, héritage de la période coloniale Les modes de vie des Réunionnais Dépenses et comportements financiers des ménages Les habitudes de consommation des ménages réunionnais ont changé, avec l'élévation des revenus et avec l'évolution des modes de vie. L'alimentation, le logement et la voiture restent toutefois, dans cette ordre d'importance, les principaux postes de dépenses d'un ménage moyen. L'évolution de la consommation de produits financiers connaît également une forte croissance. Près de 63% des ménages déclarent posséder une épargne liquide et 21% un compte épargne logement. Par contre, seulement disposeraient d'une épargne financière type SICAV ou actions (trop risqué). Environ 40% des ménages mettent de l'argent de côté. [...]
[...] - 55 - salles de cinéma, déjà frappées par la crise. On pourrait s'attendre alors à la fermeture de nouvelles salles et à l'augmentation du prix des places. Ce discours étant unanime dans l'ensemble des départements d'outremer, la TSA n'y est toujours pas appliquée, mais les salles peuvent tout de même prétendre de manière informelle à l'aide à la modernisation et à la création des salles de cinéma, qui est une aide sélective du CNC pour l'exploitation cinématographique Un territoire commercial étranger Les producteurs et distributeurs métropolitains semblent avoir beaucoup de mal à pénétrer le marché réunionnais certes petit et marginal à l'égard de la France, mais surtout parce qu'ils ne connaissent pas véritablement le terrain. [...]
[...] - 49 - de la fin de l'année 2004. En terme d'accueil, le projet prévoit dix salles pour fauteuils. La plus grande salle offrira 600 places avec un écran de 21 mètres à la base et la plus petite 88 places, avec un écran de dix mètres de base. En matière de confort, des fauteuils clubs seront mis à la disposition du public et le son sera en Dolby SRD numérique. Jean-François Drotkowski, PDG de ICC, estimait déjà en 2000 que le département de La Réunion était sous-équipé et qu'un multiplexe serait le meilleur outil pour redynamiser le secteur cinématographique et exploiter de façon optimale le marché local47. [...]
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