Peter Weir, trois premiers longs-métrages, Les Voitures qui ont mangé Paris, Pique-nique à Hanging Rock, La Dernière Vague, identité de l’Australien blanc, peuple primitif Aborigène, Australie
Peter Weir est mondialement connu pour ses films hollywoodiens tels que Le cercle des poètes disparus ou The Truman show. La genèse de ces succès prend racine dans sa terre natale, en Australie, au début des années 70. La faible portée internationale du cinéma australien de l'époque l'a rendu invisible du grand public jusqu'au film remarqué L'année de tous les dangers. Pourtant, ses trois premiers longs métrages de cinéma Les Voitures qui ont mangé Paris (1974), Pique-nique à Hanging Rock (1975) et La Dernière Vague (1977) ont énormément compté dans la genèse de son œuvre. Malgré un accueil critique mitigé en France, Michel Ciment repère rapidement le potentiel du jeune cinéaste, lui accordant plusieurs entrevues retranscrites dans le magazine Positif. Ces films sont imprégnés de la quête d'identité de l'Australien blanc tiraillé entre son passé colonialiste britannique et sa volonté de s'intégrer au milieu du peuple primitif Aborigène.
[...] Rapidement, des rêves particulièrement troublants viennent bousculer sa vie tranquille de père de famille. Charlie, l'un des accusés, lui apprend qu'il est un Mulkrul, un être de la mythologie Aborigène qui a la capacité de prophétiser, à travers les rêves, des événements catastrophiques. David doit lutter entre la défense du groupe qui ne semble pourtant pas disposé à divulguer quelque information, et ses visions qui compromettent sa vie de famille dont il s'éloigne peu à peu. Il ne parvient pas à prouver l'innocence de ses clients qui sont jetés en prison. [...]
[...] Il passe sa main dans le faisceau lumineux, et l'ombre de sa main se projette sur le visage de David. Chris déclare : Le rêve est l'ombre de la réalité En même temps que cette séquence plonge un peu plus David dans le trouble provoqué par ses visions, qu'il commence à assimiler à la réalité, Peter Weir questionne la capacité du cinéma à simuler le rêve. L'ombre n'est autre qu'une image projetée sur une surface, comme l'image de cinéma est une ombre projetée sur un écran. [...]
[...] Tuer un animal pour se nourrir n'est pas dommageable, car les petits esprits le régénéreront. Les Aborigènes d'Australie ne font pas la distinction entre ce qui serait naturel et ce qui serait culturel. Dans leur monde tout est à la fois naturel et culturel http://fr.wikipedia.org/wiki/Aborig%C3%A8nes_d'Australie#Rapport_.C3.A0_la_n ature Dreams within a dream, Michael Bliss, éd. Southern Illinois university press, pp. 62-63. Dreams within a dream, Michael Bliss, éd. Southern Illinois university press p Grâce à cette méthode, je voulais accéder à l'inconscient du public, puisque ce son fait supposément parti de la mémoire collective que nous partageons au regard des sons et des vibrations. [...]
[...] Michael entend et voit des sons et des images alors qu'il a les yeux fermés. L'association du gros plan sur son visage avec la surimpression d'images supposées passées ainsi que les phrases prononcées par les jeunes filles sont ici les instruments d'une projection mentale. Ces éléments concordent avec la théorie qui place le rocher comme symbole d'un inconscient collectif. Mais puisque les sons et les images appartiennent au film, le rêve de Michael autorise à penser qu'il n'est pas le seul rêveur. [...]
[...] Toute la scène est imprégnée d'un sentiment étrange, caractéristique du cinéma de Peter Weir. En effet, la professeure déclame sa tirade les yeux perdus dans le vide sous le regard perplexe des jeunes filles en contrechamp, comme si elle connaissait l'issue de cette sortie. Elle disparaîtra d'ailleurs comme les jeunes filles, Edith dira qu'elle l'a croisée en culottes ce qui est inimaginable dans l'esprit pudique de ces femmes qui, de plus, représentent une autorité auprès de plus jeunes filles. Le fait de se déshabiller sous-entend ici un acte sexuel, la gêne d'Edith et de Mlle de Poitiers lorsqu'elles apprennent la nouvelle sont d'autres indices qui montrent que l'acte de Mme McCraw est embarrassant et mystérieux. [...]
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