Le centre national de la cinématographie (CNC) vient de réaliser une étude sur le public des salles art et essai. La notion d'art et d'essai pour les spectateurs renvoie à un cinéma asiatique, qui propose une vision, un vrai point de vue, des films qui cherchent à faire avancer l'art cinématographique qui suscitent une émotion ou une réflexion particulière indépendamment du fait d'avoir été appréciés. Ce cinéma renvoie à un cinéma d'auteur qui exprime la vision personnelle d'un artiste concerné par le développement d'une idée, des films contenant une dimension esthétique forte.
L'association française des cinémas d'art et d'essai a été crée en 1955 à l'initiative de directeurs de salles et de critiques, et institutionnalisée en 1959 par André Malraux, alors Ministre de la Culture. En 2005 on recensait plus de mille établissements classés "art et essai". Le réseau de ces salles a joué un rôle important pour augmenter l'offre dans des zones parfois oubliées par le marché mais aussi à renforcer le lien social entre les personnes -le cinéma d'art et d'essai étant souvent associé à un cinéma de proximité. Il assure la pluralité de la diffusion ce qui permet de reconquérir un certain public.
Cependant on observe de plus en plus un déclin de l'intérêt pour les films d'art et d'essai et donc une moindre fréquentation des établissements classés. En effet un article du Monde titrait, le 8 janvier 2007 (annexe 1), "2006, sale année pour les auteurs". Cet article fait état d'une réalité inquiétante: le cinéma français intérêt deux destins différents. On remarque que d'un côté le cinéma commercial est en pleine essor: parmi les dix premiers films du classement au box-office en France pour l'année 2006 on trouve sept films français. Pour les films d'auteurs le scénario est tout autre. On remarque en effet que les films d'auteurs, malgré les récompenses qu'ils ont pu obtenir, peinent à dépasser les 500 000 entrées: en 2006 seuls les films Quand j'étais chanteur et La Tourneuse de pages ont atteint cet objectif. Le cinéma d'auteur est également obligé de faire des films avec un budget toujours plus retreint.
Il faut donc lutter pour que le cinéma d'art et d'essai puisse garder sa place dans le paysage cinématographique français.
Pour ce faire nous nous intéresserons à un établissement en particulier le cinéma Le Paris, cinéma de Clermont Ferrand comportant quatre salles. Ce cinéma est classé "Art et Essai" et possède les labels "Recherche et découverte" ainsi que "Patrimoine et Répertoire".
[...] Quel avenir pour les établissements classés art et essai? 1 Certaines salles sont hélas obligées de disparaître Les conséquences de la disparition d'un cinéma d'art et d'essai Il peut arriver que malgré les tentatives des exploitants de rendre leur établissement attractif le cinéma doive fermer ses portes. Ceci peut être dû à un manque de rentabilité du cinéma qui n'arrive pas à résister à la forte concurrence des multiplexes. Parfois les établissements ne peuvent survivre sans une aide financière venant de l'État ou des collectivités territoriales. [...]
[...] Les cinémas d'art et d'essai sont donc dans une position délicate: un devoir de résistance face aux multiplexes mais dispose de moins de compétitivité que ces derniers. Les exploitants des salles se doivent donc de trouver des solutions pour s'imposer comme une alternative au possible monopole des multiplexes. II. Les solutions trouvées pour rester compétitifs face à la grande distribution Pour faire face à la compétition des multiplexes les exploitants des salles doivent trouver des stratégies spécifiques. Ils doivent d'une part faire preuve d'originalité pour attirer et fidéliser leurs spectateurs mais aussi user de tactiques commerciales. [...]
[...] Ce grand écart à propos du nombre de salles peut se faire au détriment du cinéma d'art et d'essai. En effet, non seulement les films proposés par ces établissements sont plus spécifiques que ceux proposés par les multiplexes mais encore ils possèdent moins de salles pour proposer au public des films qui pourraient le tenter. De plus on observe que face à la concurrence des multiplexes de petits établissements se retrouvent dans l'obligation de fermer leurs portes. La création d'établissements cinématographiques en France concerne donc plus les multiplexes et la fermeture d'établissement (faute de rentabilité) les petits cinémas. [...]
[...] La concurrence est donc rude. Les multiplexes en situation de monopole, le cinéma d'art et d'essai se doit de résister Le problème posé par les multiplexes est d'anéantir la concurrence sur la scène cinématographique. En effet disposant de moyens -financiers notamment- et, comme nous l'avons vu précédemment d'une plus grande surface les multiplexes peuvent se retrouver en situation de monopole. Ainsi un même film à succès peut être projeté dans quatre salles d'un même cinéma privant le public de visionner d'autres films (cela a été le cas pour le film La Môme par exemple). [...]
[...] Des associations de défense du cinéma peuvent les aider voire influencer les pouvoirs publics. Le but de ces associations est réellement d'apporter leur soutien aux gérants de la salle et de manifester leur désaccord profond aux autorités. Ces associations regroupent le plus souvent des cinéphiles pour qui la disparition d'une salle art et essai indépendante serait un drame culturel. Leur action s'apparente donc à une sorte de lobbying politique dans l'espoir de pouvoir contourner la décision des autorités locales. Concernant le Paris l'association qui s'est chargée de le défendre est celle que nous avons déjà évoquée c'est-à-dire l'association Et vogue le Paris Cette association a été crée en avril 2004 - après l'annonce de la future destruction du bâtiment- par cinq personnes, des amateurs de cinéma essentiellement qui connaissaient l'exploitant de la salle: Éric Piera. [...]
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