"Vertigo" pourrait avoir plusieurs "clés d'or", permettant une compréhension approfondie de l'intrigue du film, et une accession à l'imaginaire dissimulé derrière l'intrigue, imaginaire caractérisé par des métaphores, des métonymies et des symboles. Le collier tout d'abord pourrait en être une. Il est l'élément perturbateur du film, l'élément qui marque le tournant majeur de l'intrigue. Il permet de fait à Scottie de comprendre qu'il est au centre d'une machination.
[...] Il est l'élément perturbateur du film, l'élément qui marque le tournant majeur de l'intrigue. Il permet de fait à Scottie de comprendre qu'il est au centre d'une machination. Le bouquet de fleurs également, commun à Carlotta et Madeleine. C'est véritablement le symbole du lien qui les unit. Symbole tout d'abord par la métaphore, car le bouquet marque le déplacement de Carlotta à son arrière- petite-nièce; mais symbole aussi par métonymie, puisque, on le voit sur le tableau, le bouquet appartenait à l'arrière-tante et renvoi donc directement à elle. La tour Coit enfin. [...]
[...] En réalité, Hitchcock est un très grand réalisateur. Il utilise véritablement la caméra afin de manipuler le spectateur, de le tenir en haleine, de faire durer le suspense. Les effets spéciaux sont de plus très impressionnants pour l'époque. Ainsi Hitchcock est le premier à utiliser la technique du zoom avant et du zoom arrière de manière rapide et alternée afin de retranscrire le vertige du personnage. De même lorsque Scottie a enfin réussi à transformer Judy pour qu'elle ressemble à Madeleine en tout point, c'est dans une lumière verte et trouble que celle-ci sort de la salle de bain et apparait à l'écran, donnant l'illusion de l'apparition d'un spectre. [...]
[...] Cette phobie est au centre du film, puisque c'est à cause d'elle que Gavin Elster a choisi Scottie pour exécuter son plan machiavélique et tuer sa femme. La métaphore du vertige amoureux également, non seulement car Scottie tombe amoureux de Madeleine, mais aussi car en commençant une relation avec elle, il s'embarque dans une spirale infernale et qui ne le mènera jamais à une relation amoureuse assumée. Les éléments qui ont retenu votre attention et pourquoi ? Il faut tout d'abord revenir sur les problèmes de sexualité de Scottie. Ceux-ci sont mis en évidence dès le début du film, lors de sa discussion avec Midge. [...]
[...] Il persiste à vouloir retrouver cette femme morte en Judy, dans un certain désir de nécrophilie. Mais même lorsque Judy ressemblera en tout point en Madeleine, leur amour ne pourra jamais aboutit réellement, car Scottie est amoureux non pas d'une femme morte, mais de l'apparence que s'était construite une femme qui en plus est morte aujourd'hui. Ainsi peut-être Scottie se complait-il à s'engager dans des relations impossibles, à désirer des femmes inaccessibles, à refuser la simplicité avec Midge. Et en ceci il est égoïste, contraignant les trois femmes qui l'aiment à se sacrifier afin de correspondre à une représentation étrangère à elle-même, à une représentation sublimée, répondant aux fantasmes de Scottie. [...]
[...] Sorti du piège des illusions, l'amour véritable et sincère avec Judy était possible, puisque Madeleine n'avait en réalité jamais existé, il n'était donc amoureux que d'un idéal qu'il s'était construit. Peut-être ne pouvait-il l'assumer, peut-être refusa-t-il une relation simple, sincère, et honnête. Il préféra alors provoquer la mort de Judy. Car en apprenant la vérité, Madeleine disparait. Scottie perd celle qui l'aime et qui n'existait pas, mais il perd en même temps son vertige, et c'est ce qui lui permet d'amener Judy jusqu'en haut du clocher. [...]
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