La mélancolie et la mort sont omniprésentes dans l'œuvre de Pascal Quignard et Alain Corneau. Un personnage austère, des deuils et une musique plaintive, notamment au début, donnent le ton du roman et du film.
La mélancolie est caractérisée par une quête d'absolu invisible. Un manque existentiel et quelqu'un qui aspire toujours à autre chose. Les personnages de Quignard sont des personnages endeuillés qui ont du mal à trouver l'objet de leur quête.
[...] La place des vanités met également la mort au centre de l'œuvre tout ce que la mort ôtera est dans sa nuit ( ) Ce sont tous les plaisirs du monde qui se retirent en disant adieu (chez Baugin). On peut associer les plaisirs du monde aux matins du monde Le bonheur et le temps sont fugaces et marqués par la mort. Dans le film, beaucoup de prises de vue jouent sur la ressemblance avec ces peintures. La musique aussi est éphémère. C'est un art de l'instant. Pas de transcription dans le cahier rouge. SC ne recherche ni immortalité ni célébrité. [...]
[...] Il s'enferme dans sa vorde et se coupe du monde et de ses filles. j'appartiens à des tombes (p74) ; rêve d'un séjour dans l'eau Lié à son renoncement de tous les plaisirs de la vie (p35). Un des thèmes principaux de l'œuvre : la quête orphique de l'épouse perdue. Orphée, désespéré, continue à exhaler son chagrin en jouant de la lyre. Il erre seul de par le monde jusqu'à sa mort. M. de SC ne se consola pas de la mort de son épouse (3e phrase de l'incipit) douze ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas devenus froids ; Il est également anéanti face à la dépression de Madeleine, il se sent impuissant : il souffrait, il cherchait Mélancolie de Madeleine La rêveuse lui rappelle les moments heureux qu'elle regrette. [...]
[...] SC ne voit dans la musique qu'une voix qui hèle l'invisible, fait revenir les morts et exprime l'intériorité (chagrin et deuil) Dans les pleurs le temps très lent, les mêmes notes tenues longuement, les sons graves de la viole ; tous ces éléments donnent l'impression d'entendre des sanglots. A propos de ces deux œuvres, nous pouvons parler de choix esthétique de la mélancolie. Cependant, à la fin du roman arrive l'espérance. L'aube clôt le roman et on pourrait enchaîner sur la leçon de musique qui est pourtant antérieur à TLMDM (1987). L'écrivain, comme le metteur en scène, nous laisse choisir entre ombre et lumière, entre mélancolie et espoir. [...]
[...] Mélancolie de MM En quête de sa voix perdue (mue) la douleur de MM est ce qui le rapproche de son maître. Au début du film, il est présenté comme boursouflé et enlaidi, abîmé par l'existence et insatisfait : j'ai ambitionné le néant, j'ai récolté le néant Il souffre intérieurement et ressent un manque malgré sa réussite et les fastes de Versailles. Sa quête ne semble pas terminée. Place de l'ephemere et de la mort dans l'oeuvre SC est au chevet d'un mourant quand sa propre femme meurt. [...]
[...] L'expression tous les matins du monde est un itératif (une répétition) alors que sans retour détruit cet horizon d'attente. Cette proximité de deux éléments plus et moins réussit à provoquer une sensation de déchirement intime et de nostalgie aiguë Dans la première phrase du roman, on retrouve ces plus et moins au printemps de 1650, Mme de SC mourut Le côté espérance du printemps est contrecarré par la mort. Idem, dans le film, avec toute note doit finir en mourant Le choix de la caméra fixe et donc de scènes statiques contraint le spectateur à la lenteur, à la contemplation, à l'écoute attentive de la musique. [...]
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