Fiche analytique du film La Corde (the Rope), d'Alfred Hitchcock (1948)

Thèmes abordés

Sciences humaines et arts, Fiche analytique, La Corde, the Rope, Alfred Hitchcock, 1948, Code Hays

Résumé du document

Le film La Corde, réalisé par Alfred Hitchcock en 1948, est adapté d'une pièce de théâtre de 1929 du Britannique Patrick Hamilton, inspirée d'un fait réel. C'est le premier film couleur d'Hitchcock, et il est placé sous la censure très dure du code Hays, dont nous expliquerons le principe ici.

Extraits

[...] Elle a besoin d'appuyer son jugement sur la notoriété d'un nom. Même critique et ironie lors de la conversation entre Mme Atwater (tante de David) et Janet au sujet des dernières pièces de Broadway : elles ne retiennent rien du spectacle, ni nom ni contenu : the something of something (aujourd'hui on pourrait traduire par le truc de machin C'est d'ailleurs une réplique qui sera reprise ironiquement par Rupert Cadell pour se moquer de la bourgeoisie. / Même si le film paraît aborder beaucoup de tabous et être très critique, on a un retour à l'ordre à la fin, avec le discours moral de Ruppert. [...]

[...] - La sympathie du spectateur ne doit jamais être jetée du côté du crime, des méfaits, du mal ou du péché. - Seuls des standards corrects de vie soumis aux exigences du drame et du divertissement seront présentés. - La loi, naturelle ou humaine, ne sera pas ridiculisée et aucune sympathie ne sera accordée à ceux qui la violent (retour à l'ordre de la fin du film) Crimes : - Le crime ne doit pas être présenté d'une façon qui créerait de la sympathie pour le criminel ou inspirer au spectateur un désir d'imitation. [...]

[...] Le lieu est commun : un salon bourgeois, où on peut voir quelques œuvres d'art. Le personnage de Brandon, dont on peut penser qu'il est porteur des idées d'Hitchcock, provoque la morale bienpensante américaine et critique l'état de guerre incessant : Tout bon américain meurt jeune à la guerre, hein ? Dans la bouche de Brandon, le tueur est comparé à un artiste. Brandon et Philip tuent le parfait représentant de l'américain modèle (bon élève, bonne famille, fiancé : importance américaine de la famille et du mariage). [...]

[...] Un caméo, c'est l'apparition très brève dans un film du réalisateur ou d'une personnalité connue. C'est une sorte de clin d'œil réservé aux initiés. A noter : Hitchcock fait une apparition dans chacun de ses films. Un panoramique au cinéma, c'est un mouvement horizontal de la caméra, pouvant s'apparenter (dans son mouvement) au hochement de tête pour dire non Le vaudeville est une comédie légère fondée sur le comique de situation, avec très souvent des histoires de mari trompé et d'amant dans le placard. [...]

[...] L'introduction est faite en plan séquence, un panoramique[3] qui va de la rue à la fenêtre de l'appartement aux rideaux fermés. On entend le cri avant de voir le meurtre, on arrive lorsqu'il a déjà été commis : cela rappelle évidemment la règle de bienséance du théâtre classique : on ne montre pas les meurtres sur scène. On continue donc le parallèle avec le théâtre (déjà entamé avec le plan séquence), d'autant plus que la règle des 3 unités est respectée également : un lieu (l'appartement), une durée (moins de une intrigue (faux dîner de départ). [...]