Séquence - film - réalité - spectateur - effets
Analyse du film Elephant de Gus Van Sant selon un angle d'approche. Cet angle d'approche est l'impression de réalité, l'effet de réel.
[...] Même si le film Elephant n'explicite jamais son propos, on peut cependant ressentir qu'il participe à faire partager au spectateur le malaise et le manque de repères des adolescents. En effet, de nombreuses techniques permettent de faire naitre ce sentiment de malaise qu'expriment de manière démesurée les deux tueurs mais qui se ressent également chez beaucoup d'autres personnages du film. Les séquences sont généralement filmées en premier plan. L'arrière plan, la profondeur de champs apparait trouble, floutée. Le climat est angoissant. A cela, vient s'ajouter une lumière parfois éblouissante, presque aveuglante, parfois terne et insuffisante. Le spectateur se retrouve déconcerter, il se sent étouffé. [...]
[...] En effet, le film présente certains signes amenant à la catastrophe. Par exemple, le réalisateur réussit à faire ressentir au spectateur cette sensation de calme avant la tempête Pour cela, le film débute sur un long plan-séquence où l'on peut voir un ciel qui s'obscurcit, des nuages noirs menaçants. Il s'agit de la métaphore de la tragédie à venir. Puis, l'effet d'annonce devient plus flagrant (flashing arrow). Les signes avant-coureurs se cumulent. En effet, le réalisateur nous montre, à l'aide d'indices, que les personnages vont mourir. [...]
[...] A la fin du film, le spectateur est dans un état de frustration lié à l'inachevé (zelgarnik effect). L'inachevé laisse plus de traces dans la mémoire. En effet, le spectateur s'interroge sur les raisons d'un tel comportement, il se pose la question des motivations des meurtriers, de leurs raisons subjectives qui échappent au sens commun Le spectateur se compare aux meurtriers et ne comprend pas pourquoi ils ont agi ainsi. L'auteur ne délivre pas les raisons du massacre. Il ne tranche pas entre les différentes explications avancées. Ce film a une fonction affective puisqu'il touche le spectateur. [...]
[...] Aussi, Elephant oscille entre le calme et la violence, entre une atmosphère à la fois apaisée et parfois brutale. Ce contraste se fait sentir notamment lors de la tuerie finale, que les deux adolescents effectuent de manière minutieuse et dans le plus grand calme. Cela nous fait prendre conscience de la profondeur du malaise des personnages. Le réalisateur utilise également le principe de la caméra semi-subjective : la caméra est poche du personnage et donc proche de ses propres yeux. [...]
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