A History of Violence est le nouveau chef d'œuvre de Cronenberg, cinéaste virtuose, qui, tout en sobriété, continue de nous prouver que peu importe le film et les sentiers empruntés, aussi tortueux soient-ils le réalisateur, à lui seul, peut faire la différence.
La Mouche, Crash, EXistenZ, Spider, que ce passe-t-il lorsque le cinéaste canadien David Cronenberg sort de ses thèmes de prédilection pour se consacrer à un film de commande adapté de la bande dessinée éponyme de John Wagner et Vince Locke ? Cela donne tout simplement A History of Violence.
[...] On dit souvent qu'il faut se méfier des apparences. En l'occurrence, ici, les apparences sont belles et bien trompeuses, car il n'est pas nécessaire de gratter longtemps sur la surface pour se rendre compte que ce film de commande renferme un vrai petit bijou cinématographique. En effet, pas besoin d'attendre plus loin que la séquence d'ouverture pour être scotché à son siège et mis KO par la virtuosité incontestable du metteur en scène. Tout scepticisme qui pouvait nous faire hésiter est balayé en l'espace de quelques secondes pour laisser place à un sentiment de satisfaction que les cinéphiles ne peuvent que trop rarement apprécier. [...]
[...] C'est avec sobriété et finesse qu'en s'appuyant sur un scénario à la base simple, carré et sans grande envergure, il parvient à tirer de ce film une profondeur qui dépasse le banal thriller et va même jusqu'à piocher dans ses thématiques de référence pour travailler essentiellement sur son personnage principal (la dualité, la mutation, l'inconscient . Au final, avec un scénario tortueux, des acteurs exceptionnels et irréprochables et une mise en scène parfaitement calibrée, A History of Violence se révèle bien plus complexe et passionnante qu'il n'y paraît. On peut donc parler de chef-d'oeuvre sans plus aucun doute. Étonnant pour un film de commande me direz-vous ? [...]
[...] Cela donne tout simplement A History of Violence. Bien évidemment, on en vient à s'interroger sur les intentions du réalisateur qui excelle en temps normal dans un genre qui lui est propre : mutations, cerveaux branchés, sexe sur tôle froissée, méandres de l'inconscient et autres joyeusetés. Des genres bien éloignés de celui de ce dernier film, thriller linéaire, simplicité du propos, trop "terre à terre" pour le cinéaste OVNI qu'est Cronenberg (semble-t-il). Peut-être était-il lassé de ses monstres à cinq pattes et de ses univers fantastiques déroutants ? [...]
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