Cinéma, couleur, noir, blanc, chromatismes
L'art pictural a souvent joué avec les couleurs ; contrastée dans les peintures classiques, jeux d'ombres et de lumières, exaltées dans l'impressionnisme le fauvisme, leurs forces dans l'expressionisme. Les arts n'ont parfois pas contesté la suprématie de la force que la couleur procure ; mais s'autres ont évolués, la photographie par exemple pour laquelle la couleur apparaît début du XXème siècle, ou la sculpture qui connaît aujourd'hui des éclats de couleurs grâce à l'art contemporain notamment les Nanas de Niki de Saint-Phalle. Au cinéma la couleur n'a pas était intégrée aussi vite que l'on peut le croire, ne c'est pas imposée comme une évidence soudaine alors que aujourd'hui il est quasiment inconcevable que le cinéma ne soit pas en couleur, faute de spectateurs qui en serait dérangés. Raphaëlle Costa de Beauregard écrit (sous la direction de) Cinéma et couleur ; « La couleur a de tout temps entretenue un rapport ambigu avec le noir et blanc ». La couleur et le noir et blanc sont-il si différent et opposables, peut-on dire qu'ils ne remplissent-ils pas les même fonctions ?
[...] Il y a évidemment les films technicolores qui jouent beaucoup sur les couleurs comme les aventures de Robin des bois de Curtiz en 1938, les péplums comme les dix commandements de Cecile B. DeMille. Des cinéastes comme Hitchcock ou Kubrick sont très soucieux de la couleur dans leurs films par exemples et l'importance y étant accordé a une importance primordiale ; un exemple parmi tant d'autre le blanc qui donne une froide atmosphère à l'hôpital de redressement dans Orange mécanique (1971) ou la prédominance du rouge dans Shining (1980). [...]
[...] Ainsi on peu citer Manhattan de Woody Allen en 1979, Rumble Fish de Coppola en 1984 ou encore Raging Bull de Martin Scorsese en 1979. Donc cet inversement est intéressant, les deux chromatismes ont étaient identiques en quelques sortes dans leurs accessibilités. Leur rapport n'est donc pas forcément si ambigu que l'on peut le prétendre. Les deux chromatismes souvent opposés ont pourtant parfois remplis les mêmes rôles. Comme celui du flash-back ou encore celui du passage d'un univers à un autre. [...]
[...] Ainsi l'on peut citer le néoréalisme italien, la nouvelle vague française, également dans le réalisme hollywoodien. Même au début des années 60, la parution des films de Fellini la dolce vita et huit et demi ou des œuvres de la nouvelle vague aux états unis provoque un choc chez les jeunes cinéastes qui, bercé par cet émerveillement face à ce cinéma, ont poursuivis le noir et blanc. De plus, les images d'actualité de la guerre par exemples étant en noir et blanc, ce dernier faisait foi lorsqu'il s'agissait de traiter de cette époque comme dans la liste de shindler de Spielberg (1990) ainsi le film semble plus réaliste. [...]
[...] Il est très intéressant de constater que les films en couleur appartenaient à des genres propres à l'irréalisme. Ainsi le noir et blanc et la couleur possédaient des « missions » d'ordres différentes totalement opposées. Les films de danse et de chants (les comédies musicales) ou les films féériques pour enfants explosaient de couleurs à l'instar des très célèbres autant en emporte le vent et le magicien d'oz tout deux de Victor Fleming en 1939. Les films plus sérieux comme les drames et les films policiers adoptaient le noir et blanc. [...]
[...] Les mornes rues glauques et lugubres de Sweeney Todd (2009) reflètent la noirceur du film. Certains cinéastes poussent même l'importance de la couleur à son maximum ; Antonioni demande à ses assistants de repeindre la nature pour obtenir l'effet désiré, et ces incroyables teintes de couleur dans le désert rouge en 1964. Mais le noir et blanc aussi remplis ce rôle esthétique fort, et lorsque travaillé, les contrastes appuient la beauté du film et l'esthétique de l'image. Le travail de la lumière dans les films expressionnistes allemands ou du Kammerspielfilm est une règle esthétique qui renforce les contrastes noir et blanc, l'image se présente alors comme un tableau. [...]
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