Après avoir réalisé des films comme Magnolia et Punch drunk love, Paul-Thomas Anderson signe avec There will be blood une œuvre d'une noirceur totale, récompensée au festival de Berlin par le prix du meilleur réalisateur puis par deux Oscars, l'un pour la photographie et l'autre pour Daniel-Day Lewis.
There will be blood est une fresque, une sorte de chronique sociale qui s'intéresse au destin d'un homme, Daniel Plainview, et de toutes les personnes qui gravitent autour de lui.
Le film parle de la personnalité de cet homme, nullement aimable, de la découverte de son premier puit de pétrole au début du XXème siècle jusqu'à la crise de 1929.
[...] Ce sera grâce à lui qu'il pourra convaincre plus aisément ses clients. Enfin, les sons stridents qui se confondent aux cris du bébé n'étant pas à l'aise dans cet environnement, sont une fois de plus prémonitoires. On devine l'accident mortel et le sort du jeune enfant. La musique prévient durant l'extrait du danger proche. Lors de l'accident la musique s'estompe jusqu'à disparaître totalement au moment de l'impact de la charpente métallique. La violence du choc en est alors accrue. Elle aura cependant prévenu le spectateur auparavant. [...]
[...] There will be blood est une fresque, une sorte de chronique sociale qui s'intéresse au destin d'un homme, Daniel Plainview, et de toutes les personnes qui gravitent autour de lui. Le film parle de la personnalité de cet homme, nullement aimable, de la découverte de son premier puits de pétrole au début du XXème siècle jusqu'à la crise de 1929. Il semblerait judicieux d'étudier dans une première partie le rôle significatif de l'image et de la bande-son comme avertisseurs des évènements, puis dans un second temps ; l'importance de la musique et de la mise en scène comme reflets psychologiques des personnages. [...]
[...] Et c'est ce que feront les personnages. Daniel s'oppose à sa condition et n'hésite pas à écraser les autres en faisant preuve de malhonnêteté pour arriver à ses fins. Son fils prendra aussi la révolte, n'acceptant pas le comportement de son père ainsi que Eli (le prédicateur de l'église) qui s'est fait escroquer. La mise en scène est d'une singularité étonnante. Elle privilégie les jeux d'ombre et de lumière, où l'image, très contrastée rappelle le clair-obscur de Caravage. Le spectateur apprécie alors davantage l'immensité des paysages américains et comprend plus facilement l'esprit tourmenté de ces chercheurs d'or noir. [...]
[...] En effet, ces chercheurs sont comme frappés d'une malédiction où ils semblent condamnés à creuser perpétuellement. On peut y voir un côté absurde dans leurs actes et une allusion frappante au Mythe de Sisyphe de Albert Camus. L'auteur fait le rapprochement entre la vie comme un éternel recommencement obéissant à de grands cycles du lambda. Dans l'œuvre de Camus, il entend montrer que la révolte est le seul moyen de vivre sa vie dans un monde absurde. Cette révolte est plus importante dans le fait de se révolter que dans les causes défendues en elles-mêmes. [...]
[...] Dans There Will Be Blood , c'est identique. Daniel va se servir du pétrole comme arme et va tenter de résoudre ses problèmes (en apparence) de travail et d'argent, quitte à détruire des vies humaines. Enfin, lorsque le père marque avec son pouce son bébé sur le front d'une pointe de pétrole, le symbole est frappant. L'enfant est baptisé à l'or noir, à une nouvelle richesse et un nouvel espoir. Tout au long de l'extrait on a affaire à des figures humaines hagardes s'apparentant bientôt, sous une pluie noire de pétrole, à des vampires ou à des oiseaux mazoutés, fondus au noir poisseux et puant. [...]
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