Ce document est une analyse concise du court métrage de Buster Keaton, maitre du burlesque dans le cinéma hollywoodien. Plusieurs thèmes sont abordés comme la construction du film et l'importance du montage ainsi que la richesse des thèmes abordés par Keaton et l'importance de l'humour qui ne fait qu'enrichir son oeuvre.
[...] Analyse filmique : NEIGHBORS DE BUSTER KEATON (1920) Neighbors est un court métrage muet, en noir et blanc et réalisé par Buster Keaton en 1920. La présence du burlesque et de nombreux slapstick illustrent le conflit de 2 familles dans un quartier modeste des États-Unis. Le thème de l'amour (allusion à Roméo et Juliette de Shakespeare) est le fil conducteur de ce court métrage. Nous verrons qu'outre la morale de l'amour qui vainc toujours, le film de Buster Keaton va plus loin pour aborder des sujets plus profonds et est un véritable témoin de son temps. [...]
[...] Les querelles entre les parents éclatent très rapidement. L'on passe aussi d'un univers à l'autre en quelques secondes, d'un enfermement (la chambre, la cage d'escalier) à une ouverture (la cour et la rue) . Le film joue ainsi sur plusieurs registres, le propre et le sale, la grosseur (le père de la jeune fille) et la maigreur (Buster Keaton),la richesse et la pauvreté L'évolution de la communication est assez originale, en effet, du début, par un petit trou d'une palissade à une chute dans une soute à charbon, c'est assez risible et ironique pour le spectateur. [...]
[...] Outre le thème central de l'amour entre les 2 personnages principaux, plusieurs thèmes peuvent apparaître aux yeux du spectateur. En effet, la pauvreté est récurrente, leur milieu modeste est clairement affiché (les intérieurs des maisons, leur tenue vestimentaire ) mais ces personnages restent dignes malgré les difficultés qu'ils éprouvent, ils sont travailleurs et incarnent la nouvelle Amérique focalisée sur le travail, la famille et la justice. Ils se contentent de bonheurs simples (comme les chats ou le sport). C'est ainsi une vision et un constat de son époque que dresse ici Keaton. [...]
[...] Déjà plusieurs comiques sont identifiables : comique de situation (quiproquos), comique de personnage (expression des visages), comique de geste (gestuelle burlesque). La présence de nombreux décalages, de gags et l'utilisation du système D renforcent le goût humoristique de l'œuvre de Keaton. La présence de l'ironie (des intertitres et messages à double sens à la chute dans la soute à charbon) et le jeu subtil du réalisateur aux niveaux des surprises, des attentes, des accélérations et des trucages comme l'accéléré font qu'enrichir cette œuvre, magnifiquement réalisée par l'un des plus grands maîtres de son époque. [...]
[...] Ce court métrage tire sa force grâce à sa construction. En effet l'espace scénique est très économique, c'est la cour centrale (où débute l'histoire) et la palissade qui permettent d'appuyer les logiques du film. Buster Keaton arrive ainsi avec un décor relativement modeste à créer une histoire profonde, il accorde plus d'importance à la psychologie de ses personnages. De plus, grâce à une géométrie qui domine l'ensemble, on peut saisir un contraste assez fort entre similitudes et oppositions. Tout est contrasté. [...]
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