Alexandre Nevski est un film réalisé par Sergueï Eisenstein en 1938. A cette époque-là, nous sommes à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en septembre a lieu la conférence de Munich à laquelle les Soviétiques ne sont pas conviés et qui permet le dépeçage consenti de la Tchécoslovaquie. A l'extérieur, la menace allemande se faisant d'autant plus pressante (malgré les tentatives de rapprochement des années précédentes) que l'accord de non-agression signé le 6 décembre 1938 à Paris fut interprété à Moscou comme donnant plus ou moins carte blanche à Hitler pour intervenir à l'Est. L'année 1938 est donc celle de tous les dangers pour le régime stalinien. Il faut reprendre l'offensive et reforger l'unité nationale autour du chef qui peut seul mener le pays à la victoire. C'est dans ce contexte que Staline passe commande à Eisenstein d'un grand film patriotique prompt à soulever les foules en allant puiser dans le passé mythique de la nation (...)
[...] Qui de la musique ou de l'image précède l'autre ? Les deux cas semblent présents dans Alexandre Nevsky. Les témoignages ne manquent pas mentionnant que la création musicale s'est faite en parallèle du film (Prokofiev se rendait chaque jour sur le tournage avant de se mettre à la composition ; puis il soumettait sa musique à Eisenstein qui opportunément décidait de retravailler certaines scènes). On imagine ainsi fort bien que la Bataille de la glace fut montée en plans contrastés sur la musique. [...]
[...] Deux thèmes sont en jeux, celui des partisans, correspondant avec l'image : fierté, sûrs de leur réussite, se déplaçant avec agilité. Tempo vif, avec une orchestration colorée et un rythme de cavalerie et celui des opposants, image de brutalité, dissonances. Lorsque la glace cède, les percussions rythment les gestes des soldats en train de se noyer. La victoire est annoncée par une supériorité du thème des partisans. La chute progressive de l'ennemie arrive avec des dissonances, des oppositions marqués graves/aigus, des gammes descendantes, des ralentis puis un coup de timbale final au moment ou la glace cède. [...]
[...] Ce film en noir et blanc relate l'histoire du prince Nevski, qui en 1242 voit sa région pillé par les mongols. Mais un danger plus grave menace la Russie : les chevaliers teutoniques qui envahissent le pays, semant la terreur. Nevski refuse la proposition de pacte des notables et accepte de commander une armée populaire qui s'est formée spontanément. Nevski écrasera les Teutons sur le lac Peipous gelé où les chevaliers s'engloutiront. Comment Eisenstein fait-il d'un film historique tel qu'Alexandre Nevski, un film de propagande soviétique ? [...]
[...] L'ultime bataille, bataille qui donnera officiellement la victoire à Alexandre Nevski et ses troupes, commence par un plan américain sur le sonneur et le drapeau de l'armée Teutonique. Grâce à ce cadrage, le spectateur distingue les personnages, ce qui est une innovation dans le cinéma d'Eisenstein. Viennent ensuite les soldats Teutoniques, filmés de dos courant vers le lac gelé, ils sont alors montrés comme faibles, ils fuient les forces d'Alexandre. Nous pouvons voir à travers ces soldats en fuite une certaine métaphore de l'Allemagne nazi, en effet, les drapeaux de l'armée Teutonique représentent des aigles comme pour les nazis. [...]
[...] Alexandre Nevski est un film réalisé par Sergueï Eisenstein en 1938. A cette époque là, nous sommes à la veille de la seconde guerre mondiale, en septembre a lieu la conférence de Munich à laquelle les Soviétiques ne sont pas conviés et qui permet le dépeçage consenti de la Tchécoslovaquie. A l'extérieur, la menace allemande se faisant d'autant plus pressante (malgré les tentatives de rapprochement des années précédentes) que l'accord de non- agression signé le 6 décembre 1938 à Paris fut interprété à Moscou comme donnant plus ou moins carte blanche à Hitler pour intervenir à l'Est. [...]
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