Texte : "Le cinéma moderne, c'est dans tous les sens du terme, un cinéma du plan. Là où la
dramaturgie classique jouait sur la croyance en un "secret derrière la porte", la
scénographie moderniste préfère supprimer toute issue dans la profondeur; elle
boucle l'espace sur lui-même : il n'y a rien à voir "derrière", pas de supplément en
hors-champ, ni scène, ni coulisse : seulement une surface lumineuse( comme un
tableau noir ou une feuille blanche); le "metteur en scène" fait place à l'"auteur",
la "mise en scène" à l'écriture. C'est un cinéma de la frontalité : tout est là, dedans
l'image, dans sa surface, sur un seul et même plan. Le spectateur est en face, il y
cogne son regard qui rebondit.
Cinéma du plan, aussi dans le sens où il est hanté par l'idée du tournage : ces
étincelles de réel qui viennent éclabousser la pellicule, lui donner sa part de vérité
et faire en sorte que chaque plan, pour les modernes, est et reste une aventure.
Quelque chose du cinéma primitif imprègne ainsi ce cinéma moderne : un certain
goût de l'expérience, un certain sens de l'innocence, mais eux-mêmes traversés par
un savoir (un désir) de cinéma classique : la cinéphilie, la citation, le fétichisme
des pères. le cinéma moderne en somme comme tressage d'innocence et de savoir,
de rigueur et d'incertitude, de radicalité brute et de culture subtile."
La notion de "modernité" n'est pas récente. Elle possède au moins trois
signification différentes sur le sujet qui nous préoccupe aujourd'hui. Le
premier sens date du temps des lumières, il désigne la victoire du goût
individuel sur le Beau absolu, la seconde signification rejoint le terme de
"moderne" dans l'expression "art moderne" appliquée à la peinture délivrée de
l'obligation de reproduire la nature. Le troisième sens se réfère à l'époque de
désillusion qui commence après la seconde-guerre mondiale.
La modernité du cinéma s'affirme après la fin de la guerre, avec l'expérience du
néo-réalisme. La notion de "modernité" au cinéma n'est pourtant pas facile à
expliquer. Elle regroupe de nombreux films qui n'ont en commun que le fait
d'avoir été faits à la même période. Les auteurs modernes sont des artistes,
chacun d'entre eux est une exception, un "cas". Pourtant comme le montre ce
texte, il faut trouver des caractéristiques communes pour ce mouvement. Et il
est possible d'en trouver. Il est évident d'ailleurs que les caractéristiques que
Philippe Dubois met en avant n'ont pu être étudiées et "découvertes" qu'après
la fin de cette période. A l'époque, les cinéastes ne se sont pas concertés, ne
faisaient partir d'aucune école, ni aucun mouvement. François Truffaut affirme
quant aux films de la modernité que "ce n'est ni un mouvement, ni une école, ni
un groupe, c'est une quantité[...]cette masse de films n'a en commun qu'une
somme de refus( concernant les méthodes de tournages"( France-observateur,
oct. 1961). Nous allons donc voir dans cette analyse, quel état d'esprit, quelles
intentions, ces auteurs ont partagé et qui ont permis de lier leur travail.
[...] Il écrit dans ses Notes sur le cinématographe, "tourner, c'est aller à une rencontre." Dans l'inattendu qu'offre le tournage, il y a quelque chose que le réalisateur doit attendre : un éclair de vérité du réel. Pour Bresson, il faut tourner et monter de telle sorte que ce ne soit pas le scénario, ou un personnage qui parle, mais le réel. Jean- Charles Fitoussi est dans la même optique. Il fonde son cinéma sur le hasard. D'ailleurs tous ses films portent comme titre "le château de hasard". [...]
[...] En effet, les films modernes font preuve d'une volonté d'invention, de renouveau. "Il faut filmer autre chose, avec un autre esprit". Il s'agit de désengager le cinéma de la voie qu'il a pris. Cependant, l'une des particularités de cette époque est d'être utilisatrice plutôt que destructrice de ce qui l'a précédé. La table rase n'est qu'un moyen stérile de réinventer un nouveau cinéma. Ainsi les films modernes ont en effet comme caractéristique commune le rejet des traditions qui se manifeste par l'affirmation du cadre et du plan, la recherche d'une vérité, d'une technique proche de la réalité. [...]
[...] Théorie du film et formes audiovisuelles de la modernité THEORIE DU FILM ET FORMES AUDIOVISUELLES DE LA MODERNITE Devoir : commentaire du texte de Philippe Dubois TEXTE: le cinéma moderne, c'est dans tous les sens du terme, un cinéma du plan. Là où la dramaturgie classique jouait sur la croyance en un "secret derrière la porte", la scénographie moderniste préfère supprimer toute issue dans la profondeur; elle boucle l'espace sur lui-même : il n'y a rien à voir "derrière", pas de supplément en hors-champ, ni scène, ni coulisse : seulement une surface lumineuse( comme un tableau noir ou une feuille blanche); le "metteur en scène" fait place à l'"auteur", la "mise en scène" à l'écriture. [...]
[...] Le troisième sens se réfère à l'époque de désillusion qui commence après la seconde-guerre mondiale. La modernité du cinéma s'affirme après la fin de la guerre, avec l'expérience du néo-réalisme. La notion de "modernité" au cinéma n'est pourtant pas facile à expliquer. Elle regroupe de nombreux films qui n'ont en commun que le fait d'avoir été faits à la même période. Les auteurs modernes sont des artistes, chacun d'entre eux est une exception, un "cas". Pourtant comme le montre ce texte, il faut trouver des caractéristiques communes pour ce mouvement. [...]
[...] François Truffaut affirme quant aux films de la modernité que "ce n'est ni un mouvement, ni une école, ni un groupe, c'est une quantité[ . ]cette masse de films n'a en commun qu'une somme de refus( concernant les méthodes de tournages"( France-observateur, oct. 1961). Nous allons donc voir dans cette analyse, quel état d'esprit, quelles intentions, ces auteurs ont partagé et qui ont permis de lier leur travail. La première partie du texte met en lumière le fait que les cinéastes modernes travaillent plus sur les matériaux et les spécificités du cinéma. [...]
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