Des critiques et des historiens de l'art ont affirmé, un peu avant le centenaire du cinéma, que la force positive du cinéma était sa modernité. Mais l'affirmation est-elle effective ? Le cinéma a-t-il été moderne ? C'est la question que Jacques Aumont se pose dans cet ouvrage. "Moderne ?" est un de ses derniers ouvrages publiés. Il y fait une analyse chronologique du cinéma répartie en neuf parties.
Jacques Aumont ne cherche pas forcément à apporter une réponse claire au thème du cinéma comme art moderne, comme incarnation de la modernité ; il cherche avant tout à remettre en question, à démarrer une réflexion autour de ces interrogations : comment, pourquoi, quand et jusqu'où le cinéma a-t-il vraiment été moderne ? Et de quelle manière la fin de cette modernité établie par les historiens de l'art l'affecte-t-elle ?
[...] Comment le cinéma est-il devenu le plus singulier des arts, Jacques AUMONT, Cahiers du cinéma Bibliographie Jacques Aumont, Moderne ? Comment le cinéma est-il devenu le plus singulier des arts, Cahiers du cinéma, Paris Daniel Banda et José Moure, Le cinéma : naissance d'un art, 1895-1920, Ed. Flammarion, Paris Nicole Vedrès, Le cinéma et le piège de la réalité in Cinéma : un œil ouvert sur le monde, Ed. Clairefontaine, Lausanne p.133-139 Introduction Des critiques et des historiens de l'art ont affirmé, un peu avant le centenaire du cinéma, que la force positive du cinéma était sa modernité. [...]
[...] Le cinéma est un phénomène moderne et donc périssable. Le cinéma ne serait donc plus moderne ni même post-moderne, mais seulement contemporain, c'est-à-dire qu'il signifie la pointe du présent, la liberté vis-à-vis du passé, qu'il inaugure un événement fondateur et qu'il est d'emblée compétent, savant. Cependant, J. Aumont nous montre que postuler le cinéma comme art contemporain pose problème, car c'est postuler qu'il existe un état contemporain de l'art définissable par son état historique, c'est s'intéresser aux questions esthétiques et historiques, mais alors où est la différence d'avec l'art contemporain. [...]
[...] I / Une modernité ignorée Lorsque les frères Lumières inventent le cinématographe, il est qualifié d'invention sans avenir une invention scientifique inutile, et à peine un divertissement, il n'a même pas vraiment valeur de progrès. Les années passent et il perdure en devenant un loisir de masse, de par son évolution technique, et la prédominance du film narratif de fiction. De la naissance du cinématographe au cinéma et même après, il cherche donc une légitimation culturelle et une reconnaissance artistique. [...]
[...] Un art qui n'aurait existé que sous forme moderne ? Ou qui n'aurait existé qu'à l'époque moderne ? Ce qu'il affirme en revanche, c'est que le cinéma est le seul art à être resté égal à lui-même, un art du nombre, mariant son côté cinéma d'auteur et cinéma industriel, ne pouvant être totalement défini l'un sans l'autre. Mais le cinéma n'a peut-être finalement pas été le plus moderne des arts et peut être que cette possibilité se trouve dans la ‘‘Seconde modernité''. Jacques Aumont, Moderne ? [...]
[...] Mais ce qui est nouveau comme nous le dit l'auteur c'est cette invention d'un cinéma d'auteur. Welles incarne à lui tout seul son œuvre qu'il contrôle dans l'absolu : c'est un expérimentateur qui fait un cinéma réflexif en s'appuyant sur une forte personnalité. Il [est] une icône moderne [et cette] œuvre moderne est une déclaration à propos de l'art»[5]. Rossellini est selon J. Rivette la deuxième icône de la modernité (modernité pas forcément revendiquée par Rossellini, contrairement à Welles), modernité qui se fonde d'elle-même. Pourquoi ? J. [...]
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