« L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes » affirmait Jean Renoir dans les années 30 ; car le cinéma est une grille de lecture de l'histoire, son « agent » en quelque sorte, comme elle est son produit. Cette ambiguïté propre à toute création artistique fait l'objet d'une étude dans Cinéma, une vision de l'histoire de Marc Ferro, historien et directeur d'études à l'EHESS. Illustré de cent cinquante photographies et citant plus de trois cents films, ce livre invite à réfléchir sur la représentation du passé, du présent et de l'avenir au cinéma. Média aujourd'hui dominant, ce dernier s'est progressivement substitué aux autres manifestations que suscite l'analyse du passé. Pourtant, ce rôle ne lui semblait pas destiné, tant les élites dénigrèrent le cinématographe à ses débuts : un film ne « déformait pas la réalité » et donc, à l'instar de la photographie, ne pouvait être une œuvre d'art. Sa légitimation se fait par étape et la première est de nature politique : certains dirigeants soviétiques prennent conscience de l'impact du cinéma et lui attribue une mission éducatrice. Les chefs d'œuvre qui s'en suivent, qu'ils soient d'Eisenstein ou de Fritz Lang, lui permettent de s'imposer encore plus facilement. Puis, avec l'avènement du parlant, les écrivains prennent désormais part à l'entreprise cinématographique et amorcent la légitimation esthétique du « septième art ». Enfin, lorsque les cinéastes remplacent les écrivains sur le terrain des idées et que les héros politiques se trouvent dans les salles et non plus dans les livres, le cinéma peut prendre toute son ampleur et exprimer sa vision de l'histoire.
[...] La Reine Margot de Chéreau, Le Dernier Empereur de Bertolucci) ; l'accent est alors porté sur l'étude des caractères et des sentiments. L'œuvre enrichit nos connaissances mais, se voulant apolitique, n'interroge pas le passé. Or le devoir de l'historien, écrit Cécil Blount De Mille, est de donner un récit exact des faits connus et prouvés. Le devoir de tout dramaturge est de remplir les lacunes entre ces faits La liberté de l'artiste est entière et ainsi le cinéaste inscrit sur les écrans non seulement son regard mais aussi ses opinions. [...]
[...] Cette ambiguïté propre à toute création artistique fait l'objet d'une étude dans Cinéma, une vision de l'histoire de Marc Ferro, historien et directeur d'études à l'EHESS. Illustré de cent cinquante photographies et citant plus de trois cents films, ce livre invite à réfléchir sur la représentation du passé, du présent et de l'avenir au cinéma. Média aujourd'hui dominant, ce dernier s'est progressivement substitué aux autres manifestations que suscite l'analyse du passé. Pourtant, ce rôle ne lui semblait pas destiné, tant les élites dénigrèrent le cinématographe à ses débuts : un film ne déformait pas la réalité et donc, à l'instar de la photographie, ne pouvait être une œuvre d'art. [...]
[...] Il a par exemple volontairement évité de traiter la révolution française : car si Lénine est assimilée à Robespierre et les modérés à Danton, qui jouera les Bonaparte Trotski ? Staline ? Ce genre de parallèle explique certains silences. Pour autant, le cinéma occidental n'est pas en reste : il peut ne traiter que des effets, souvent néfastes, de la révolution ; sinon, il occulte des périodes de l'histoire, tels les Etats-Unis qui ne se penchent presque jamais sur la guerre d'indépendance qui est aussi une révolution On retrouve l'ambivalence initiale, où le cinéma rend compte des opinions contre-révolutionnaires des Etats-Unis et en même temps perpétue cet état d'esprit. [...]
[...] Le cas de la colonisation en est l'illustration : au delà les différences entre points de vue français et britannique, elle est souvent présenté comme l'aventure d'un Occident civilisateur, où les autochtones ne brillent que par leur cruauté. Le même procédé est d'ailleurs adopté par les américains concernant la conquête de l'Ouest. Ainsi, les lacunes sont nombreuses dans le traitement de l'histoire : aux Etats-Unis, le sort des noirs n'a été que rarement évoqué ; quant à la révolution, elle fut volontairement oubliée. Dans le cinéma français, jusqu'en 1968, on ne voit jamais la classe ouvrière faire grève ; de même que la question de l'Indochine fut censurée tant par les producteurs que par les spectateurs. [...]
[...] Parmi eux on note : Drei Unteroffizziere, Der Florentiner, Der Gouverneur, etc. b. Scipion l'Africain, Le grand appel, J'ai perdu mon mari, Allegri Nasnadieri A. A l'Ouest rien de nouveau (reprise) et Entente Cordiale B. Flight Angels C. Ninochka, Sky Patrols D. Beast of Berlin, U-Boat 29, Conspiracy, They made her a spy, etc. E. [...]
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