Volver a été réalisé par Pedro Almodovar, le messager de l'Espagne contemporaine. J'ai souhaité étudier ce film car la filmographie de Pedro Almodovar me passionne. Ce réalisateur est provocateur et c'est entre autres grâce à lui que le cinéma espagnol a explosé dans les années 80. Deux ans après la sortie de La Mauvaise éducation, Volver, comédie dramatique en compétition au Festival de Cannes, remporte le prix du scénario et le prix d'interprétation pour l'ensemble de la distribution féminine du film. Au sein de cette trame sociale, plusieurs générations de femmes s'entremêlent, se retrouvent et se perdent entre la région de la Mancha et Madrid.
Peut-on dire que Volver est représentatif de l'univers de Pedro Almodovar ?
[...] En outre, Pedro Almodovar traite le thème de la mort à plusieurs échelles. D'une part, originaire lui-même de la Mancha, il retranscrit à l'écran ses souvenirs d'enfance. En effet, Pedro Almodovar a voulu montrer comment les gens de sa région affrontent la mort ; pour eux ce n'est pas une chose tragique, car ils gardent toujours un lien avec leurs proches décédés, ils peuvent toujours continuer à leur parler, à aller les voir même s'ils sont dans leur tombe. D'ailleurs, le film s'ouvre sur des images illustrant ce thème : dans le cimetière, des femmes œuvrent pour rendre les tombes de leurs proches convenables. [...]
[...] On peut donc affirmer que Volver est représentatif de l'univers de Pedro Almodovar dans la mesure où ce film est dédié aux femmes, qu'il traite des thèmes de la mort et de l'absence en rapport avec ses propres origines, et qu'il use de techniques et de choix artistiques qui forment son esthétisme. [...]
[...] C'est d'ailleurs sa propre mère qui lui a appris cette chanson. Elle la croit morte alors que, grâce au montage parallèle, le spectateur la voit cachée dans la voiture de l'autre côté de la rue, fondue en larmes. En outre, la musique a aussi une fonction dramatique. Par exemple, lorsque retentit la sonnette de la porte d'entrée (quand Raimunda est en train de nettoyer le sang dans la cuisine), la musique atteint son paroxysme dramatique, qui envahit soudainement l'espace et amplifie le suspense. [...]
[...] Peu de temps après leur retour à Madrid, la fille de Raimunda tue son père Cette mort est la plus brutale et violente du film, même si la scène du crime est racontée par Paola, ce qui est original, car généralement nous aurions eu un flash-back de la scène. Le corps inerte gisant sur le sol est quand même montré en plongée. Puis, il sera transposé dans un congélateur pour être enterré par la suite : on reconnaît dans cet acte l'humour noir et décalé de Pedro Almodovar. [...]
[...] Son point de vue peut être assimilé à celui du spectateur. D'autre part, il y a aussi les voisines, toujours prêtes à donner un coup de main, la bonne copine immigrée et prostituée, et les clientes du salon de coiffure de Solé. Qu'elles soient de la campagne ou de la ville, ces femmes ont une caractéristique commune : elles sont fortes. Néanmoins, un portrait de femme remarquable se détache, celui de Raimunda. Le rôle que joue Pénélope Cruz est un personnage à multiples facettes ; en effet, bien que le film nous présente une large palette de femmes, on découvre que Raimunda à elle seule réunit plusieurs types de femmes au fur et à mesure du film. [...]
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