« Le Couperet » est un film de Costa-Gavras, sorti en mars 2005. Il met en scène José Garcia, Karin Viard et Ulrich Tukur. C'est une adaptation française du roman intitulé « The Axe » de Donald Westlake, écrivain américain.
On peut résumer l'histoire du film comme ceci : Bruno Davert, un cadre supérieur, qui s'est fait licencier de son entreprise à la suite de restructurations, est prêt à tout pour retrouver son poste, même à tuer ses concurrents. En effet, ancien cadre supérieur dans une usine de papier, il a beaucoup de difficultés à retrouver un poste à son niveau. Il multiplie les entretiens d'embauches sans succès. Excédé, il décide donc de récupérer les CV de ses rivaux potentiels en passant une annonce fictive afin de dresser la liste des hommes à abattre avant de décrocher un emploi. Bruno Davert refuse de postuler à un poste d'un niveau inférieur à son ancienne fonction. Il est essentiel pour lui que sa famille garde le même train de vie.
Les critiques cinématographiques s'accordent toutes sur un fait : « Le Couperet » est une belle réussite, parce que Costa-Gavras en a fait un film « politique, haletant et réaliste » comme l'écrit Matthieu Deprieck du « Quotidien du Cinéma ». « Chronicart » et « Film de Culte » soulignent même qu'a priori, la réussite est surprenante. Costa-Gavras est connu pour ne pas avoir le sens de la nuance et pour filmer de façon plus ou moins subtile selon les périodes. Aussi, les romans de Donald Westlake sont rarement compris par le cinéma français. Pourtant, le film est considéré comme une belle réussite du cinéaste, qui n'a même presque jamais été aussi bon. Alors, à quoi tient la réussite du film ?
[...] Un monsieur ancien cadre supérieur dont les choix restent quasi-plausibles et réalistes selon les propos de l'acteur (qui n'excuse pas pour autant son personnage, tant s'en faut ! ndlr) et dont le passage à l'acte est le fruit d'une mûre réflexion sur la nécessité brute de conserver une condition personnelle et familiale intacte. Bruno Davert enchaînera ainsi les assassinats, armé du pistolet ou de l'arme blanche (il se rapproche de plus en plus de ses victimes tout au long du film) poussé par le commun sentiment de subsistance, et une immunité qui lui fera presque prendre goût à son rôle de nettoyeur José Garcia se prend intégralement au jeu de son personnage à la fois maladroit, touchant, impulsif et capable d'improviser admirablement une fois sous pression, ce malgré un personnage qui aurait pu s'inscrire dans le genre de la comédie, si tel avait été le souhait du réalisateur, où l'acteur officie habituellement. [...]
[...] Ce qu'il doit faire, c'est s'occuper (ce mot revient souvent) des affaires de l'un et l'autre. Toujours hésitant, maladroit, humain -à la différence du héros d'American Psycho, José Garcia exploite toutes les facettes d'un personnage juste qui ne tombe jamais dans le cliché psychiatrique. On songe parfois à un film comme L'Adversaire pour sa volonté de montrer le crime sans piocher dans le spectaculaire : montrer l'inouï en utilisant la banalité du quotidien. Le crime n'est pas réservé qu'aux stéréotypes dessinés par les médias : psychopathes en liberté, grands bandits, familles modestes, Il concerne les hommes comme Bruno, jaloux de sa femme (jouée par une impeccable Karin Viard), préoccupé des problèmes de délinquance de son fils. [...]
[...] Le salarié détruit parfois des documents importants par exemple. On peut également citer en exemple les commerciaux en banque qui ont des objectifs de vente de produits bancaires et ont en fonction une partie de leur salaire qui varie. Certains, afin d'augmenter leurs revenus vendent des produits non adaptés à la clientèle et par conséquent amènent leurs clients à des situations financières qu'ils n'avaient pas envisagées. L'affaire de l'ex-trader Jérôme Kerviel est aussi un bon exemple d'individualisme. Il a été accusé par la banque française Société Générale d'une fraude ayant conduit à près de 5 milliards d'euros de pertes en 2008. [...]
[...] La folie est un puits sans fond, nous n'y tomberons pas avec Le couperet Summum d'humour noir, allégorie sociale, rien ne pourrait résumer en quelques mots ce film dans lequel on reconnaîtra probablement un proche, un voisin, une connaissance, ou dans lequel on retrouvera cette pulsion ou cette peur qui nous a effleurés un beau jour Julien Leconte Le Quotidien du Cinéma est également producteur d'un magazine radio consacré au cinéma. Retrouvez chaque samedi à partir de 14 h "Les aventuriers des salles obscures" sur Radio Campus FM ou sur internet grâce au site : campuslille.com. Qu'on se le dise . Document 2 Le document également intitulé Le Couperet est extrait du Site Internet Film de culte, site consacré au cinéma à travers ses films les plus marquants. [...]
[...] Jusqu'où peut-on aller pour nourrir ses enfants et maintenir un train de vie confortable ? Bien entendu, le - comportement du héros n'est pas évoqué comme une réponse envisageable, mais il montre la logique impitoyable d'un adepte de la culture de la performance lorsqu'il pousse son raisonnement à - l'extrême. Avec ce film, Costa-Gavras s'éloigne des grands sujets qui lui sont chers. L'individu broyé par l'histoire a laissé sa place à un homme écrasé par la collectivité. Le cinéaste fait mine de s'éloigner du politique. [...]
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