« Une pilule mauve le matin, une bleue l'après-midi, une orange en soirée et une verte avant d'aller au lit. C'est tout simple : 1, 2, 3, 4 » est sûrement la meilleure phrase pour résumer le film Requiem for a dream. Celui-ci a reçu de nombreux prix, dont celui de la meilleure actrice pour Ellen Burstyn aux Festivals du Film de Boston et de Las Vegas et un prix pour Darren Aronofsky, le réalisateur, à Valladolid. Il fut également nominé aux Oscars et aux Golden Globes pour Ellen Burstyn en tant que meilleure actrice. Le film a de surcroît fait sensation le 16 mai 2000 à Cannes où il était présenté hors compétition. Requiem for a dream est un film américain inspiré d'un roman de Hubert Selby paru en 1978 sous le nom français de Retour à Brooklyn (titre original : Requiem for a dream). Le film fut réalisé et co-écrit en 2000 par Darren Aronofsky, également réalisateur et auteur du non moins foudroyant film Pi de 1998.
Requiem for a dream choque par son réalisme non simplement déroutant, mais réellement traumatisant. Comment en sortir indemne ? Telle est la question qui s'impose car ce film est tout aussi prenant que percutant. Pourquoi ? Car ce film vous met en face des réalités et vous fait comprendre qu'à tout moment chacun de nous peut se laisser entraîner.
[...] On ne ressort en fin de compte pas indemne des cent deux minutes d'effroi de ce film. On en sort transformé, chamboulé, plus averti de la réalité qui nous entoure. Mais surtout on ressort conscient de la chance que l'on possède de ne pas être tombé soi- même dans un état de dépendance quelqu'il soit. [...]
[...] Car après tout ce n'est plus la même : elle va passer à la télévision ! Ses journées vont désormais être consacrées à se gaver de pilules coupe-faim, d'amphétamines et d'hormones afin de perdre les inévitables kilos qui l'empêchent d'enfiler sa robe rouge qu'elle chérit tant. Elle portait en effet cette robe que son mari appréciait particulièrement quand son fils Harry fut diplômé. Mais ces pilules l'empêchent surtout de dormir, l'entraînant par la suite dans une indubitable dépendance aux somnifères. La télévision que son fils tente régulièrement de lui enlever symbolise sa dépendance. [...]
[...] Le film Requiem for a dream est un électrochoc, une œuvre à la fois brillante et traumatisante, un drame insupportable les mots semblent insuffisants pour le décrire. Ce qui est sûrement le plus prenant est le réalisme avec lequel est dépeint le subconscient de personnes détruites par leurs propres rêves. Le spectateur éprouve en effet l'impression de vivre la tragédie de l'intérieur, à travers le regard de cette caméra si subjective qui ne laisse aucune distance entre son œil et l'écran : une immersion totale se produit. [...]
[...] Requiem for a dream crée en effet un subtil mélange entre le monde imaginé et le monde vécu. Les images se suivent, s'enchaînent, s'empilent, nous entraînent dans un troubillon obsédant que la musique rythme à chaque seconde. La dépendance cauchemardesque est plus qu'omniprésente. Ce que les Américains appellent addiction est incessamment rappelé dans le film le rendant vraiment épuisant d'un point de vue émotionnel. Car Darren Aronofsky rappelle dans ce film qu'il n'y a pas de différences entre drogues dures et télé-poubelle quant au rapport avec la dure réalité. [...]
[...] Toutefois, cette télévision représente aussi la dépendance d'Harry qui cherche à se procurer par tous les moyens de l'argent dans le but de se payer sa dose. En rachetant sa télévision au prêteur sur gages, Sara entretient ainsi constamment la dépendance de son fils. La télévision représente en conséquence également le fait que la dépendance du quatuor coûte cher et les engouffre dans une incontrôlable descente aux enfers. Tous les moyens pour parvenir à se procurer une dose seront utilisés, même vendre son corps. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture