1919, Cinématographie, film, ciné-conférence, Ricciotto Canudo, art, Jacques Aumont, Mathias Lavin, Nathalie Mauffrey, sémiologie, interprétation, plan nataratif, forme de parole, geste, Agnès Varda, réalisateur, scénariste
Aujourd'hui, le cinéma est un art méthodiquement théorisé à de multiples reprises, les auteurs s'intéressant simultanément aux techniques, aux significations, à l'esthétique, la structure, l'intérêt historique ou encore l'aspect sociologique des oeuvres. Les méthodes d'analyses sont nombreuses, mais servent systématiquement à démontrer - ou à réfuter - un propos ou une théorie pré-existante à travers l'étude d'un seul ou d'un corpus de film. Mais alors, comment cette analyse des films se met-elle en place et appuie-t-elle le propos des auteurs rencontrés lors de nos ciné-conférences pour servir leurs approches du cinéma ? C'est en nous intéressant aux travaux d'analyse de Jacques Aumont, Mathias Lavin et Nathalie Mauffrey que nous allons essayer de définir leurs visions du cinéma à travers leurs analyses.
[...] Mais, au- delà de ces visions très distinctes du cinéma qui peuvent - parfois - être conflictuelles, l'analyse des films ne serait pas un réel atout pour aboutir à une meilleure compréhension de notre monde ? « Il faut analyser la chose d'art pour trouver les principes qui la transformeront en œuvre d'art, c'est à dire trouver quelques principes organisateurs simples qui rendent compte de la structure de l'œuvre, vérifier que le maximum de détails est expliqué par cette interprétation. [...]
[...] », c'est à dire, à la capacité de produire du sens. Une image contient toujours des données représentatives mais également d'autres éléments imprévus, non calculés et immaîtrisables. Cette dynamique de l'événement permet de comprendre de quelle façon se constitue le sens au sein des films. Au-delà du sens, Jacques Aumont semble être extrêmement sensible à la puissance de l'image : il distingue cependant nettement l'interprétation de l'analyse. L'interprétation est un processus mental ordinaire qui s'adresse à toutes productions signifiantes mais qui est, selon lui, la source même de toute compréhension d'un film. [...]
[...] Avant de percevoir comment une analyse filmique est prise en compte dans une approche cinématographique, il est nécessaire de définir l'utilité du travail analytique. En effet, il est important de rappeler que l'analyse est un examen détaillé et méthodique ayant pour but de décomposer un tout en de nombreux éléments. Au cinéma, cela peut se traduire par la sélection de certains plans au sein des films, une recherche de motifs récurrents ou encore un questionnement sur les choix techniques opérés par le réalisateur. [...]
[...] Cette vision de l'analyse des films est partagée par Mathias Lavin, professeur en études cinématographiques, dans son ouvrage : La parole et le lieu : Le cinéma selon Manoel de Oliveira. Passionné par les films réalisés par Manoel de Oliveira durant près de quatre-vingt ans d'activité, Mathias Lavin s'intéresse à la diversité des formes de paroles en se tournant vers une approche empirique, moins généralisante, tout en problématisant son propos de manière circonscrite. Son travail d'analyse s'effectue autour de motifs (comme celui de la visite guidée au cinéma) mais aussi principalement autour de la question du geste : gestes filmés, gestes filmiques . [...]
[...] L'analyse des films est alors primordiale pour appréhender, repérer et mettre en lien des éléments de mise en scène ou des motifs récurrents au sein - et entre - les œuvres des réalisateurs. Il est intéressant de remarquer que Jacques Aumont, Mathias Lavin et Nathalie Mauffrey adoptent tous les trois une approche sémiologique relativement similaire qui se retranscrit à travers leurs analyses filmiques. Tous trois étudient les signes visuels, verbaux (ou non-verbaux) et le processus de figuration présent dans leurs corpus de film. [...]
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