La singularité québécoise se retrouve dans les productions cinématographiques étrangères et se reflète essentiellement dans les adaptations originales des chansons. Faisant référence aux notions de lexi-culture, de culture partagée, et de traductions, ce chapitre s'est basé sur une étude comparative des longs métrages d'animations en version originale et française (de France et/ ou du Québec, selon les cas).
Dès l'origine, Walt Disney et ses acolytes ont soigné la sélection des voix portées sur les écrans, que ce soit pour le premier doublage ou les rééditions. En 1935, cent cinquante jeunes femmes américaines ont passé le casting pour la voix de Blanche-Neige, Adriana Caselotti a été l'heureuse élue. Blanche-Neige et les Sept Nains a connu trois doublages en version française : le premier (1938) a été réalisé aux Etats-Unis dans le studio Disney, le second (1962) en France par la Société Parisienne de Sonorisation, et le troisième (2001) à l'occasion de la sortie DVD a été supervisé par la « Disney Character Voices International » (Voix Internationales des Personnages Disney).
Walt Disney Pictures est un distributeur et producteur cinématographique à accorder régulièrement des doublages au Québec, car il reconnaît l'importance de ce travail pour le public local. Le doublage en version québécoise est devenu courant depuis ces dernières décennies. L'un des premiers longs métrages d'animation Disney à avoir été doublé au Québec est Oliver et compagnie en 1988. La transparence auditive propre à une région est travaillée par la « Disney Character Voices International », de même la question de la transparence temporelle est désormais d'actualité. En effet, la rapide évolution linguistique a poussé le studio à remixer les anciennes versions de façon plus contemporaine «pour moderniser les voix des personnages, les rendre plus conformes au goût du public moderne » .
[...] Les jeux sur les mots sont pratiqués couramment par DreamWorks Animation, contrairement au studio Disney. Leur décalage s'attarde non seulement sur le lexique, les références, mais également sur les situations. Chicken Run (2000), intitulé Poulets en fuite au Québec, est le premier long métrage réalisé par Peter Lord et Nick Park, créateurs de la série en pâte à modeler : Wallace et Gromit. L'histoire d'évasion du poulailler rappelle les temps de guerre, les camps et ses prisonniers, et un moment, La Grande Evasion (1963) avec Steve McQueen. L'explosion finale d'ailleurs ressemble au champignon nucléaire. [...]
[...] Ces noms célèbres du patrimoine français renaissent en des pirates, artistes de la cuisine dixit le personnage Colette. La culture française, et la Ville Lumière continuent de faire rêver. On entend alors la réplique what a better place to dream than in Paris dans Ratatouille, écho d'un film en noir et blanc à la télévision, qui reflète les pensées du petit rat cuistot, et certainement celles d'autres spectateurs. La culture française est relayée dans le cinéma américain par des vedettes, telles que Jean Reno ou Vincent Cassel. [...]
[...] Le transfert du message du réalisateur vers le spectateur passe lorsque le partage de connaissances est présent. De la langue à la culture par les mots (1991) par Robert Galisson évoque ainsi l'expression valeur ajoutée à la signification du mot, signant des marques d'appartenance et d'identifications culturelles, et ce qui renvoie à la notion de lexiculture partagée. Il prend notamment l'exemple de la date du vendredi 1er avril, réalité identique dans le monde entier, mais symbolique particulière en France, renvoyant au poisson d'avril et à la connotation religieuse liée à ce jour. [...]
[...] (Eurêka, id.) - Tirer plus vite que son ombre : Tu dessines plus vite que ton ombre. (Woody, Toy Story, 1995) - 22 v'là les flics : 22 v'là le fermier (Chicken Run, 2000) - Il court, il court, le furet : Il court, il court, le biscuit, le biscuit du bois joli. (Shrek, 2001) - Des filles comme ça, ça court pas les rues : Des pères comme ça, ça court pas les plages (Le monde de Nemo, 2003) Argot populaire français : DEF Nigauderie : un fait, une action ou un individu dont le caractère niais ou sot traduit un certain manque d'intelligence. [...]
[...] Ainsi, le film, ou la série animée résonnent sous un type de musique particulière, le jazz pour les cartoons, le reggae pour Gang de requins, le rock pour Shrek. Qu'en est-il pour les productions Disney ? Le studio de Walt Disney s'attarde plutôt sur la cohérence culturelle scénique et musicale, et non sur un genre musical. La volonté d'universalisme se retrouve dans les créations musicales. La musique est traitée comme un moyen mnémotechnique dans l'apprentissage pour les enfants. C'est pourquoi de nombreux jeux enfantins ont intégré la sonorité pour créer un objet à la fois didactique et ludique. [...]
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