Le cinéma s'est imposé à notre époque comme un moyen d'expression irremplaçable. Son succès à d'ailleurs été immédiat, et même après l'apparition de la télévision, il demeure un loisir privilégié. En effet, son grand écran, l'espace d'une salle plutôt confortable, la présence du public qui vit intensément le film, tout cela contribue au succès populaire de ce qu'il est convenu d'appeler le septième art.
Or, on constate que le cinéma s'est souvent inspiré de la littérature : le théâtre parfois mais surtout le roman. S'agissant de ce dernier, peut-on dire pour autant que ces deux moyens d'expressions s'avèrent comparables ? Ne peut-on pas distinguer, par delà leur problématique commune, qui est de raconter une histoire, de profondes différences ?
Voilà qui peut conduire à prendre en compte, donc, de nombreux aspects communs qui vont apparaître cependant comme autant de révélateurs de différences d'expression, d'approche. C'est alors deux univers bien distincts, ayant chacun leurs richesses propres qui apparaissent.
[...] Au niveau de la production, il faut économiser. Par exemple, pour l'adaptation de Guerre et Paix de Léon Tolstoï, on a réduit les scènes de bataille qui sont trop coûteuses. Ou dans le but d'attirer le public, on modifie parfois la fin comme, par exemple, pour Le Colonel Chabert d'Honoré de Balzac où la fin est plus heureuse. Pour des raisons idéologiques, la trame narrative peut-être modifiée en fonction d'une opinion politique. Les personnages sont également soumis à des transformations. [...]
[...] Le roman offre aussi plus de liberté car on peut lire un livre n'importe où grâce notamment au livre de poche faciles à transporter. On peut aussi se promener dans un livre comme par exemple revenir en arrière pour vérifier un détail car le roman demande plus d'efforts. Da Vinci Code de Dan Brown réclame souvent cela. En effet, il y a beaucoup de noms et de références historiques. Mais le roman apporte plus que le cinéma comme le savoir car la quantité d'informations qu'il contient peut-être énorme comme pour les romans historiques dont Vikings de Patrick Weber. [...]
[...] C'est d'abord en cela que le roman inspire le cinéma. Ainsi, ils ont la nécessité commune d'une construction, d'un rythme dans le récit. Pour le roman, il faut un plan comme, par exemple, celui de Madame Bovary de Gustave Flaubert qui a réclamé un an de travail. Pour le cinéma, il faut un scénario auquel des équipes entières travaillent. Outre le rythme du récit, ces deux arts possèdent aussi des dialogues qui participent à la narration, à l'action. Ils sont au style direct ou indirect pour le roman. [...]
[...] Parfois, on retire un personnage, mais on peut aussi en ajouter. Dans le film Brackdraft de Ron Howard, un personnage a été supprimé alors qu'il avait une place assez importante dans le roman. Mais les personnages ne sont pas les seuls à subir quelques modifications. En effet, les plus importantes concernent surtout le contexte et le lieu car l'endroit de l'action est parfois dur à filmer. Par exemple, Da Vinci Code, un film réalisé par Ron Howard, transporte l'action au cœur de Paris. [...]
[...] Mais ces deux arts peuvent aussi être mis au service d'idées, de messages. C'est ce que l'on appelle une littérature et un cinéma engagé. C'est le cas des contes philosophiques de Voltaire et du film Indigène de Rachid Bouchared. Ce dernier plaide pour la cause des combattants maghrébins. En effet, ces hommes ont fait la guerre comme les français, mais ils n'ont pas touché de pension. Si les romans et le cinéma ont de nombreux points communs, ils révèlent toutefois de profondes différences. En effet, l'histoire est tout le temps modifiée. [...]
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