L'aurore (Sunrise) est un film muet, de F. W. Murnau, un cinéaste allemand. L'aurore est une adaptation d'une nouvelle de Sudermann qui fut le premier film de sa carrière américaine (1927). Il a bénéficié pour ce film de budgets illimités. Ce film met en parallèle et en opposition deux mondes, celui de la ville et celui de la campagne. En effet, une femme élégante de la ville se rend à la campagne pour ses vacances, et va perturber un couple de paysans en charmant l'homme puis en l'encourageant à noyer sa femme pour qu'il n'y ait aucun obstacle à sa venue en ville.
La séquence que nous allons étudier se situe au début de l'œuvre, et peut se décomposer en deux parties : l'une se passe en intérieur et l'autre en extérieur ; elle met dans un premier temps en scène le paysan seul face à ses angoisses vis-à-vis de sa propre femme, ainsi que sa femme affairée à ses tâches quotidiennes ; puis elle met en scène le couple de paysans quittant leur ferme pour se promener en barque. Cette séquence traite d'enjeux humains car on accède aux pensées criminelles du fermier, grâce à des procédés cinématographiques originaux. Elle a aussi un enjeu narratif fort car la décision du fermier de tuer sa femme s'avère être l'élément constructif de la suite du scénario.
Cette séquence a-t-elle les caractéristiques d'un film expressionniste allemand ?
[...] La jeune citadine se trouve de profil, elle domine le cadre par sa position ; par ailleurs sa bouche se situe au niveau de l'oreille gauche du fermier, on peut supposer que la jeune citadine par cette surimpression dicte des mots d'amour au fermier ainsi qu'un ordre au sujet du meurtre de sa femme. Ces différentes surimpressions suggèrent les fantasmes du héros puisqu'elles renvoient à une relation intime, mais elles illustrent aussi l'emprise que cette femme a sur lui grâce à la démultiplication des surimpressions et de leurs disparitions successives. Par ailleurs, on peut remarquer une progression mentale et physique du fermier dans la séquence. [...]
[...] D'ailleurs cela est très visible dans la scène où le fermier se réveille avec des pensées criminelles et où sa femme, dans la profondeur de champ, apparaît comme un ange au milieu des oiseaux, tout en blanc. Une caractéristique propre aux films expressionnistes est donc présente : l'opposition des valeurs bien/mal. Par ailleurs, les plans séquence avec uniquement l'homme sont de l'ordre de l'onirique ou de la folie. Alors que les plans séquence où la femme est présente avec le reste de la famille sont des scènes relativement gaies. [...]
[...] Cette séquence traite d'enjeux humains car on accède aux pensées criminelles du fermier, grâce à des procédés cinématographiques originaux. Elle a aussi un enjeu narratif fort car la décision du fermier de tuer sa femme s'avère être l'élément constructif de la suite du scénario. Cette séquence a-t-elle les caractéristiques d'un film expressionniste allemand ? Dans un premier temps, nous étudierons la manière dont les contradictions du fermier, causées par l'emprise de la femme de la ville, sont traitées à l'écran. [...]
[...] L'aurore (Sunrise), de F. W. Murnau L'aurore (Sunrise) est un film muet, de F. W. Murnau, un cinéaste allemand. L'aurore est une adaptation d'une nouvelle de Sudermann qui fut le premier film de sa carrière américaine (1927). Il a bénéficié pour ce film de budgets illimités. [...]
[...] Cet effet amène à penser de manière originale que le fermier se noie dans ses pensées. En outre, on peut aussi voir dans ce plan, un effet d'annonce puisque grâce au plan d'ensemble final, le décor de la diégèse est présenté : celui de la future noyade de la femme du fermier lors de la tempête à la fin de l'œuvre. Dans un deuxième temps, le fermier se réveille brusquement après avoir eu une image flash (brindilles ficelées). Assis sur son lit, il lutte contre ses pensées mais celles-ci se débattent. [...]
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