J'ai décidé d'étudier pour ce dossier la vision de la femme, par opposition à celle de l'homme, dans le cinéma de Luis Bunuel. La place qu'elle occupe dans le couple, donc dans la société, ses désirs, donc dans ses films.
Mon objectif est de montrer la différence des états d'âmes, des goûts et des désirs entre l'homme et la femme, telle que la montre Bunuel, et ce que l'on peut en dégager. Pour cela, je m'appuierais sur ses principales figures complexes de la femme, celles de Viridiana, Belle de jour et Cet obscur objet du désir, plus Tristana.
Je vais donc développer ce dossier sur trois points :
- L'homme, figure simpliste presque uni-ponctuelle;
- La femme prude, croyante, pure, presque désintéressée du sexe; religion, morale;
- Son envers, la femme, faussement soumise mais vraie manipulatrice, perversions.
Les quatre films que j'ai cités présentent certains points communs: Premièrement la frustration sexuelle des personnages masculins vis-à-vis de la femme qu'ils aiment et qui se refuse à eux.
C'est d'ailleurs leur principal trait de caractère: dans Viridiana, Don Jaime, l'oncle de la jeune fille, se suicide car celle-ci se refuse à lui. Dans Belle de Jour, le personnage joué par Catherine Deneuve fait lit à part, et ne parait ressentir aucun désir sexuel envers son mari. Tout le film Cet obscur objet du désir est basé sur la frustration du personnage, incapable d'obtenir l'objet de son désir, le corps d'une jeune femme.
Seul le personnage de Don Loppe dans Tristana réussira pour un temps à l'obtenir, mais elle fera sa perte alors qu'elle finira par se refuser à son tour.
On pourra citer d'autres films traitant de la frustration sexuelle, tel La Vie Criminelle d'Archibald de la Cruz, dans lequel le désir sexuel est associé au meurtre, qu'encore une fois le personnage n'arrive jamais à assouvir, ou encoer ses films surréalistes entièrement basés sur les pulsions sexuelles, même si je m'en tiendrai à ces films.
[...] elle peut ainsi sortir d'un plan sous les traits d'Angela Molina et rentrer dans un autre avec un raccord de mouvement sous ceux de Carole Bouquet, et sans que cela ne choque le spectateur. Dans tous les cas, elle se refusera, alternant déclarations d'amour et insultes de manière aussi aléatoire qu'elle changera d'interprète. La dernière grande figure féminine que je vais analyser pour traiter du sujet de la femme et son désir est une autre personnalité complexe, qui est celle de Séverine, l'héroïne de Belle de Jour. Le film, dont je vais analyser le début, commence par l'arrivée d'un fiacre, symbole bourgeois donc, accompagné d'un son de clochettes. [...]
[...] Celle-ci parait encore une fois prendre plaisir à être humiliée, comme ses clients en prennent à l'être par des prostituées . Séverine perd peu à peu ses tabous, elle qui demandait il y encore peu comment on pouvait tomber aussi bas Elle est doublement coupable, physiquement évidemment puis qu'elle trompe son mari tout en lui refusant ce qu'elle donne aux autres, mais aussi et surtout car elle est la seule femme de la maison close à se prostituer par plaisir, et non par amour de l'argent. [...]
[...] contrairement aux autres, le personnage est donc comme soumis à la volonté de sa femme, qui se refuse à lui, et est obligé de subir cette situation. Si Tristana finissait amputée, comme une punition pour avoir voulue s'échapper de sa situation, cette fois c'est lui qui sera comme puni, condamné à finir ses jours aveugle, dans un fauteuil roulant, alors qu'il n'est coupable de rien, hormis de ne pas avoir compris ce qui se déroulait dans la vie de sa femme, ses désirs. [...]
[...] Elle explique à Pierre qu'elle pensait à eux deux qu'ils se promenaient ensemble dans un landau à quoi Pierre répond toujours ce landau ? informant de ce fait le spectateur que ce phantasme doit revenir souvent dans la tête de Séverine, tout en montrant le fait qu'elle ment à son mari. Le couple reprend son dialogue cliché et mièvre du début de la séquence du rêve, Pierre disant que leur bonheur dure depuis plus d'un an qu'il ne pense qu'à elle Puis il tente de rentrer dans le lit de sa femme, et celle-ci redevient froide, le refusant, avant de lui demander pardon ; et lui disant qu'il est trop bon pour elle. [...]
[...] Un bref plan nous montre une enfant refusant le corps du christ à l'église, indiquant donc cette opposition entre ses désirs et ses convictions religieuses traditionnellement bourgeoises. Pourtant, après quelques hésitations, elle entre tout de même dans l'appartement d'Anais, la propriétaire de la maison close, qu'elle quitte assez rapidement. La première fois, elle se refuse au premier client, Monsieur Adolfe. Ce n'est qu'après qu'il l'ait frappé et traité de petite salope situation similaire à celle de son rêve, qu'elle semble s'abandonner. [...]
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