Au départ, par la juxtaposition d'images contemporaines à caractère pornographique et d'images datées de 1950 (dont un certain nombre de publicités très éloquentes en elles-mêmes), j'ai voulu montrer certaines évolutions, ou non-évolutions du statut de la femme, objet sexuel ou ménagère dans les sociétés humaines occidentales. Je reviens ainsi sur la question de la représentation des femmes dans la publicité mais aussi dans l'imagerie pornographique. La publicité et les stéréotypes, qu'elle ne se contente pas de véhiculer mais qu'elle inculque, a quelque chose d'obscène.
[...] Quant à ta famille qui te protège encore un peu selon la force du lien que tu entretiens avec, elle a juste changé de modèle à reproduire avec l'époque. Tandis qu'autrefois elle transmettait des normes et des valeurs républicaines et chrétiennes (en occident), elle reproduit désormais le modèle compétitif marchand mondial auquel tes enfants adhèreront ou mourront, sous les crocs des chiens capitalistes. Gardons espoir, la créativité relationnelle et amoureuse est bien plus infinie que le programme a-relationnel et a-émotif du grand capital. Les humains se sont déjà dépris de leurs carcans religieux. [...]
[...] Les corps et gestes sont assujettis au métabolisme sans fin d'un cycle économique, où tous se réduisent à l'utilisation de soi et des autres. Concernant le travail ouvrier traditionnel rien de très nouveau à rappeler qu'il est la dépossession de la force de travail au profit du profit, mais pas de l'ouvrier en question. Ainsi l'acteur porno est l'ouvrier servile, consentant et non autonome d'une entreprise comme une autre dont le pouvoir s'étend bien au delà des rêves de reconnaissance de l'acteur. [...]
[...] J'ai cherché à railler d'un côté l'abus d'images et de divers formatages auxquels le corps érotique est soumis et d'autre part une société révolue, celle des années 50. L'évolution est-elle si grande entre un temps où les corps se soumettaient aux travaux d'entretien de la maison et une époque où il faut se préoccuper de l'entretien de sa silhouette et du bon écart de cuisses ou de lèvres pour satisfaire des attentes construites ? Ces attentes reposent sur des désirs pavloviens entretenus et reproduits bêtement par l'usage et l'abus hyper normatif de vidéos et autres magazines, tel un inéluctable conditionnement irréversible, et suscitant une addiction irrépressible. [...]
[...] Je ne le connais pas et je m'en fiche pas mal car au fond ce qui me plait, du moins ce que j'ai intériorisé comme bon pour moi, la norme attendue et réalisée en ces modes de sexualité ne prend pas en compte le partenaire Bien sûr le sentiment amoureux est ici absent. Ces pratiques sociales ordinaires voire normales, car étant le fait d'un grand nombre, sont l'expression de ce que la société de consommation a de plus répugnant. Elles tuent la possibilité de la relation aux autres. Elles enferment les humains dans un monde virtuel en les séparant les uns des autres. Elle les réduit à des corps insignifiants, des corps au service d'une forme de jouissance sans altérité. [...]
[...] Bonnes ou mauvaises, les évolutions historico- économiques sont celles de notre temps contre lesquelles on peut s'indigner eu égard aux inégalités à travers le monde et à la cruauté de la religion du profit. Mais encore, cette époque qui nous berce peut être considérée comme une source illimitée de contemplation au sens de Victor Hugo c'est-à-dire celle qui permet de donner un sens à l'action . Voilà en quoi la pensée libertaire, sa foi en la créativité humaine comme illimitation du champ des possibles constitue un cadre idéal pour accueillir l'espoir d'une humanité meilleure. Fisher Forest Thénot JP, Manifeste pour une esthétique de la communication 1984 Op. cit. [...]
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