Bien que les rares informations qui nous parviennent à propos du régime taliban ne concernaient, jusqu'au 11 septembre dernier, que la situation des femmes, Makhmalbaf, avec son honnêteté habituelle, a su nous faire vivre la réalité afghane de l'intérieur, par l'expérience de tous ses habitants. Par la rencontre avec ce petit garçon, aussi attachant qu'inquiétant, dans les yeux duquel on voit une dureté que seuls les enfants de la guerre sont capables d'exprimer; par ces femmes-fantômes aux magnifiques burkas multicolores, laissant poindre ce qui leur reste d'humanité au bout de leurs doigts vernis, et qui continuent à chanter malgré que l'on refuse d'entendre leur voix; par ce médecin-prophète qui n'a pas encore trouvé Dieu parmi les homes; par ces éclopés qui voient leur salut tomber du ciel en parachute blanc. On sent très bien, parfois après quelques larmes, la détresse du peuple en son entier, perdu au milieu d'un désert parsemé de mines et des squelettes des compatriotes oubliés.
[...] On perçoit l'intention de Makhmalbaf (et de Nelofer Pazira) d'informer le public (tout en douceur) sur les conditions de vie dans cette contrée oubliée et d'éveiller en lui ce qui subsiste de cette moribonde conscience sociale. Mais la beauté et la candeur de la réalisation tend à faire avant tout appel à nos émotions qu'à notre raison, qui ne nous laisse que trop souvent de glace devant l'horreur et l'absurdité. On pourrait à la limite affirmer que Kandahar est un documentaire réussi en ce sens qu'il est un des seuls ayant accompli sa mission: sensibiliser le public à son propos. [...]
[...] II/ Expliquez comment ce film se termine et comparez la construction narrative de ce film à celle déployée dans Singin' in the rain Kandahar se termine tout près de la fin, tout comme il débute juste après le début. En termes clairs, il s'agit d'un récit condensé, où le campement de personnages et le dénouement ont été habilement escamotés, comme pour montrer que cette histoire n'est qu'une tranche infime du quotidien en Afghanistan et que le combat de ses habitants dépasse largement la durée de la projection. [...]
[...] III/ À partir de diverses critiques publiées sur ce film (la réception critique du film), expliquez pourquoi ce film relève à la fois de la fiction et du documentaire Cette production est un documentaire de fiction, au sens où la spontanéité du jeu des personnages, l'utilisation fréquente de la caméra à l'épaule et la grande fidélité au contexte socio-politico-économique de l'Afghanistan font équipe avec une atmosphère purement makhmalbafienne poétique, surréaliste et onirique à l'extrême. Les acteurs font partie de ce peuple éprouvé dont on raconte un fragment d'histoire, ils ne font que partager avec nous quelques épisodes de leur vie. On sent tout de même très bien le réalisateur derrière le jeu naïf des acteurs, qui semblent détachés d‘eux-mêmes, comme au-dessus des dialogues. Le synopsis, basé sur une histoire vraie, jouée par celle-là même qui l'a vécue. [...]
[...] Hayât, découvert per les contrôleurs est écarté du groupe et séparé de Nafas - nous laisse plutôt déduire de la fin, qui n'en est pas moins claire, puisque le choix des noms des personnages détermine le dénouement. Le souffle de vie n'étant plus, Nafas ne se rendra jamais jusqu'à sa sœur. Singin' in the Rain offre plutôt un portrait classique d'une trame narrative américaine, où les personnages (que l'on rencontre dans leur quotidien) et leurs caractéristiques sont introduits dès les premières minutes pour ensuite être emportés dans un tourbillon d'aventures époustouflantes qu'ils, grâce à leur ruse et leur bonté, réussiront à surmonter avant l'écoulement des deux ou trois heures dont ils disposent pour divertir le public. [...]
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