En quoi l'ensemble de cette rétrospective nous présente-t-elle une vision majoritairement pessimiste du futur ?
Le Festival Premiers Plans 2009 nous a donné l'occasion de voir sur grand écran la rétrospective Cités du Futur. En imaginant ce que pourraient être nos vies et nos villes quelques dizaines d'années plus tard, les réalisateurs nous dressent un bilan plutôt inquiétant tellement il est pessimiste, transposant des récits dans des sociétés totalitaires où même les bonnes intentions des hommes se retournent contre eux…
On retrouve le pessimisme des réalisateurs à travers la société totalitaire dans laquelle vivent la plupart des personnages des films de cette rétrospective.
[...] Ce film évoque donc les recherches en médecine qui, trop poussées, peuvent avoir des conséquences négatives, et ouvre la discussion sur l'intérêt de la vie si elle est éternelle. Le sujet de l'avancée médicale est également traité dans Blade Runner, où la combinaison de la robotique et de la génétique est parvenue à mettre au point des androïdes, appelés réplicants qui sont en fait des esclaves modernes. Ils bénéficient de la dernière technologie de pointe, qui fait d'eux de parfaites copies conformes des humains, à quelques exceptions près : leur durée de vie est limitée à quatre ans, et, n'ayant pas de passé, ils ne ressentent aucune émotion. [...]
[...] Il laisse alors s'envoler une colombe blanche en décrivant les différents lieux qu'il a visités et en s'interrogeant sur le sens de sa courte vie de réplicant, avant de mourir. Cette rétrospective est donc à la fois fascinante quand on pense par exemple que Fritz Lang (Metropolis) est parvenu très tôt à imaginer ce que serait la société des dizaines d'années plus tard et qu'il n'est pas si loin de la réalité, mais surtout dérangeante pour le spectateur car, si ces visions du futur sont évidemment exagérées, elles n'en paraissent pas moins réalistes car ce sont en fait les défauts de notre société actuelle qui sont poussés à l'extrême. [...]
[...] Cette surveillance est également présente dans Fahrenheit 451, mais elle repose cette fois sur le principe de la dénonciation. Ainsi, on voit à la fin du film qu'une femme est capable de dénoncer son mari, qui lisait en cachette, pour respecter la loi. Cela permet aux pompiers d'intervenir et de faire le nécessaire, c'est-à-dire brûler tous les ouvrages. La propagande est enfin un moyen clé d'adhésion au totalitarisme que l'on rencontre surtout dans l'un des films de cette rétrospective. Il s'agit du film Le Roi et l'Oiseau , dans lequel plusieurs séquences mettent en avant le culte de la personnalité. [...]
[...] Le même phénomène est observé dans Blade Runner, où les bâtiments d'architecture maya s'opposent aux dessous de la ville, encombrés d'ordures ménagères. La décadence sociale de ces cités du futur est donc représentée à travers l'image même de la ville. On note enfin l'omniprésence de la publicité dans les villes d'Amer Béton, de Renaissance, ou encore de Blade Runner, sous forme d'écrans larges de plusieurs mètres mettant en avant la société de consommation, ou vantant plus généralement les progrès de la médecine (par exemple la jeunesse éternelle dans Renaissance). [...]
[...] Quelques secondes plus tard, ces derniers font irruption dans l'appartement de l'homme et le mettent sens dessus - dessous. Ils trouvent effectivement des livres, qu'ils brûlent ensuite devant une dizaine de personnes peu étonnées. Cet épisode se répètera plusieurs fois tout au long du film, allant jusqu'à la mort d'une vieille femme ne voulant pas se séparer de ses livres. Le spectateur est d'abord choqué par l'absurdité de la situation puis comprend au cours du film que c'est un moyen de contrôle de la population par le gouvernement. [...]
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