"Les Poupées Russes" est un film de Cédric Klapisch et fait suite à « L'Auberge espagnole ». On y retrouve les mêmes protagonistes qui s'étaient connus lors de leur année Erasmus en Espagne 5 ans plus tôt. Ils sont maintenant trentenaires. Le film se fixe notamment sur Xavier et ses difficultés professionnelles mais surtout sentimentales. Ce devoir va s'efforcer de souligner la dimension postmoderne des différentes relations amoureuses de ce film, à l'aide notamment des analyses d'Anthony Giddens, de Zygmunt Bauman et d'Ulrich Beck. Nous allons tout d'abord présenter rapidement les thèses de ces auteurs, avant de nous intéresser aux différents personnages du film.
Le film de Cédric Klapisch peut être vu comme l'illustration même des relations amoureuses dans les sociétés post-modernes. Les individus y enchaînent les relations dans l'espoir dans trouver toujours une meilleure, les conquêtes amoureuses sont des poupées russes que l'on ouvre les unes après les autres jusqu'à trouver la bonne. On recherche l'amour frénétiquement, ce qui paradoxalement se traduit par l'éphémérité des relations et la multiplication des ruptures. Mais à trop rechercher l'amour on finit par ne plus le reconnaître quand il se présente, ou à ne plus pouvoir l'assumer.
[...] Xavier entame une relation avec Celia, top model dans laquelle il voit la femme parfaite (1'08). Quelque temps plus tard il se met également avec Wendy (1'22). Quand il part rejoindre Celia à Moscou, Wendy lui fait une véritable déclaration d'amour sur le quai de gare, lui expliquant qu'elle l'aime avec ses imperfections et que c'est ce qui fait son charme. Pourtant, Xavier ne réagit pas et poursuit sa quête de l'amour parfait. Becker dans The normal chaos of love explique que c'est la recherche frénétique, de l'amour qui pousse à la multiplication des relations et des ruptures. [...]
[...] Xavier est d'autant plus obsédé par cette recherche de la femme idéale que son grand-père le presse de lui présenter sa fiancée. Il finit même par demander à Isabelle, son amie lesbienne, de jouer sa fiancée (très stéréotypée : robe, langage correct ) lors d'un repas chez son grand-père (37'). Après le repas Isabelle lui fait remarquer que la femme qu'il cherche n'existe pas, qu'il doit arrêter de rêver. La situation de Xavier peut paraître comique, puisque pour son travail on lui demande d'écrire le scénario d'un feuilleton très cliché sur l'amour, Passion d'amour à Venise Il va pour l'écrire devoir collaborer avec son amie anglaise Wendy. [...]
[...] Leur couple est donc basé sur le consentement mutuel et l'engagement renouvelé selon la satisfaction que la relation apporte à chacun des partenaires. La rupture est donc un horizon possible et accepté dès le début de la relation. Le film de Cédric Klapisch peut être vu comme l'illustration même des relations amoureuses dans les sociétés post-modernes. Les individus y enchaînent les relations dans l'espoir d'en trouver toujours une meilleure, les conquêtes amoureuses sont des poupées russes que l'on ouvre les unes après les autres jusqu'à trouver la bonne. [...]
[...] Cela explique la multiplication des séparations, des divorces dans nos sociétés actuelles. Dans The Normal chaos of love Ulrich Beck et Elisabeth Beck- Gernsheim expliquent que les individus sont confrontés à de plus en plus de choix pour construire, ajuster, améliorer, dissoudre leurs unions. Le fait que le mariage résulte de la volonté et non plus des contraintes (de la famille, des traditions ) apporte à la fois plus de liberté, mais aussi plus de pression aux individus. La bataille entre les sexes est le drame de notre temps. [...]
[...] Lors de sa rencontre avec Kassia dans le magasin de vêtements au début du film, il fait une parenthèse pour expliquer qu'il est célibataire depuis un an : on voit alors une série de scènes, toujours les mêmes, où il est dans son lit pendant que ses conquêtes s'en vont et qu'il ne fait rien (bien au contraire) pour les retenir. Ses relations se font et se défont à vitesse éclair. Ainsi, il donne son numéro de téléphone à la vendeuse, Kassia, en lui disant qu'elle n'a rien à perdre (tout comme lui d'ailleurs). Un jour plus tard, ils sont ensemble et l'on voit encore la même scène où ils sont allongés tous les deux dans le lit de Xavier. [...]
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