Le Seigneur des Anneaux : un fabuleux univers d'images

Résumé du document

Celui qui a vu au cinéma « Le Seigneur des Anneaux », ressort de la salle obscure, avec toutes sortes d'images féériques qui marquent son imagination. D'où viennent ces images et leur puissance évocatrice ? De l'art cinématographique et des capacités devenues phénoménales des logiciels de trucage vidéo ? Pas simplement ou du moins pas seulement. Comme ce dossier cherche à le montrer, le pouvoir des images puise au plus profond de l'oeuvre originale de l'auteur JRR Tolkien et dans la manière dont il a su refondre la matière première des mythes universels qui constituent le patrimoine multi-millénaire de l'humanité.
Dans la première partie, l'étude de la biographie de Tolkien, professeur reconnu de littérature anglaise ancienne, permet de noter toute une série d'éléments qui ont pu influer sur sa capacité créatrice.
La seconde partie remet en perspective les intentions qui ont présidé à cette création. La reprise de quelques éléments (personnages, événements) marquants de l'oeuvre du Seigneur des Anneaux permettent ensuite montrer comment ils proviennent d'un réel transfiguré. On comprend alors comment ils peuvent entrer en résonnance avec notre imaginaire collectivement partagé, faisant du Seigneur des Anneaux une oeuvre inspirée et qui inspire.
La dernière partie analyse les conditions du succès de l'adaptation cinématographique de cette oeuvre majeure qui a ouvert la voie à un style littéraire (la Fantasy). Une telle adaptation courait en effet le risque de la trahison. Pour rester fidèle à l'oeuvre, il fallait au producteur - Peter Jackson - jouer serré avec la puissance évocatrice des images, tout en cherchant par une économie de la réalisation à utiliser les fondements mythiques du Roman de JRR Tolkien.

Extraits

[...] Son deuxième fils, Michael Hilary Reuel, naît en octobre. Fin 1921, sa femme et ses enfants viennent le rejoindre à Leeds. Ronald travaille à l'élaboration du Nouveau Dictionnaire où ses collègues admirent son travail, sa maîtrise de l'anglo-saxon et des langues germaniques. Il collabore à l'établissement d'un lexique anglo-saxon avec des collègues de Leeds. Un nouveau lecteur arrive en 1922 : E.V. Gordon. Avec lui, Tolkien travaille à une nouvelle édition du poème en moyen anglais Sire Gauvain et le Chevalier Vert. [...]

[...] Comme c'est le cas dans de nombreuses productions artistiques, un grand nombre de travaux dérivatifs sont apparus. Le terme tolkien(n)ien est utilisé pour référer à toute œuvre de Tolkien ainsi qu'à la ligne d'histoire du Seigneur des Anneaux, souvent imitée: un groupe d'aventuriers qui unissent leurs forces dans une quête qui a pour but de sauver un monde fantastique des griffes de l'armée du seigneur des ténèbres,etc. Longtemps, le roman le Seigneur des Anneaux de John Ronald Reuel Tolkien (J.R.R. [...]

[...] Toute l'épopée du Seigneur des anneaux concerne en partie le combat pour le contrôle du monde que se livrent ces puissances contradictoires, incarné entre autres dans le duel entre mage blanc et mage noir D. dans le personnage de Gollum 1 Un parallèle entre Gollum et Grendel Comme Tolkien l'a reconnu, une grande part de Beowulf se retrouve dans Le Hobbit. On pourrait même affirmer que ce dernier est une version de contes de fées de l'épopée, réduite à sa forme la plus élémentaire. [...]

[...] Après une réunion du T.C.B.S. à la fin de 1914, il décide qu'il sera poète. L'été 1915, il est reçu dans la première classe pour son dernier examen et est enrôlé dans les fusiliers du Lancashire. Le 22 mars 1916, Edith et Ronald se marient à Warwick et en juin Ronald part en France, au front dans la Somme. Il connaît l'horreur des tranchées, qui lui enlève deux de ses amis très chers du T.C.B.S. : Bob Gilson et G.B. [...]

[...] Il accumule les matériaux qui lui permettront de créer ce fabuleux univers du Seigneur des Anneaux. En effet, c'est durant sa convalescence, début 1917, qu'il commence Le Livre des Contes perdus, la première histoire étant La Chute de Gondolin. Les langages qu'il a créés (le Quenya et le Sindarin) sont déjà très complexes et il y retravaille, de même qu'il élabore des arbres généalogiques pour ses héros. Dans le Livre des Contes perdus viennent s'ajouter la Geste des Enfants de Húrin et le conte de Beren et Lúthien. [...]