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Meilleur film d'horreur au Saturn Awards en 1996 et Grand Prix du Festival de Gérardmer en 1997, Scream est un film d'horreur américain réalisé par Wes Craven en 1996. Dès sa sortie, le film se place en tête du box-office : avec 173 millions de dollars de recettes à travers le monde, il devient le plus grand succès de tous les temps dans l'histoire du slasher, sous-genre de l'horreur. Il a atteint au fil des années le statut de film culte et est à l'origine d'une saga qui compte aujourd'hui quatre opus.
[...] L'angoisse est également décuplée par les musiques extradiégétiques, composées par Marco Beltrami, qui interviennent aux moments les plus intenses du film. Elles sont toujours au service de la narration et en adéquation totale avec la situation et les personnages : « Sidney's Lament » (le thème du personnage de Sidney Prescott) renforce la tristesse du personnage ; composées à partir d'une chorale de femmes, les voix sont obsédantes et nous donnent l'impression d'entendre le personnage pleurant la mort de sa mère. Dans le morceau « Chasing Sidney », le rythme des cuivres et percussions syncopés, typiques des musiques d'action/terreur de Beltrami, en fait un morceau massif et angoissant parfait pour la scène où le tueur poursuit Sidney chez elle. [...]
[...] D'ailleurs dans cette première scène, dès le second appel, on nous indique que la menace vient de l'extérieur (et donc de l'hors-champ) et se déploie dans la nuit, au travers de plans faisant dominer les baies vitrées en profondeur de champ puis grâce à une alternance de plan extérieur/intérieur durant toute la séquence. Casey a beau scruter son jardin, elle ne peut apercevoir GhostFace. La mise en scène instaure alors un horizon d'attente, car il faut bien donner le temps à la peur de s'épanouir. L'angoisse cinématographique s'inscrit dans cet espace de temps intermédiaire, cette zone incertaine et transitoire qui va de la prise de conscience du danger à sa manifestation. L'horreur naît alors en présence de l'imprévisible, susceptible de porter en soi une violence dont nous serions la victime. [...]
[...] Par un savant équilibre, Craven parvient à concilier film terrifiant et film drôle, peur et comique, autrement dit sensibilité et intelligence. Évidemment, il s'agit d'abord d'un film d'horreur slasher, pour toutes les raisons que nous avons étudiées au début de la première partie, mais aussi, car il respecte totalement la structure archétype du « slasher adolescent » ; celle-ci se divise en trois parties : - La « mise en place » ou la « configuration » qui comprend l'élément déclencheur à savoir la menace et le coup de téléphone – ici il s'agit donc de la scène d‘ouverture. [...]
[...] Ce qui est ici ingénieux de la part de Craven, c'est qu'en effet, le « qui est là ? » portera malheur à la jeune femme au vu de sa fin tragique et qu'elle finira effectivement par sortir dehors, où elle sera assassinée. Une autre scène est également intéressante, celle où le groupe de jeunes regardent un film d'horreur (à 1 h et 10 min) : le personnage de Randy, cinéphile érudit, énonce les règles fondamentales pour rester en vie dans les films d'horreur : pas de sexe, pas de drogue ni d'alcool et ne jamais dire « je reviens tout de suite ». Or, touche d'humour du réalisateur, tous les adolescents ont une bière à la main. [...]
[...] Ce qu'il faut d'abord noter, c'est que Wes Craven utilise des motifs qui vont être répétés tout au long du film. Le plus important est sans doute le téléphone, véritable motif du sous-genre ; toute l'intrigue principale se déroule autour du combiné, le meurtrier effrayant d'abord ses victimes à l'autre bout du fil avant de les étriper. C'est toujours le même scénario : la tombée de la nuit (autre motif phare de l'horreur) est suivie par la sonnerie du téléphone, la victime décroche et le dialogue avec la « voix » (de GhostFace) commence jusqu'au meurtre. [...]
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