Le réalisateur base son opus sur l'étude réaliste du périple de travailleurs méridionaux, se déplaçant en masse vers le nord industriel italien des années soixante – par excellence, la décennie du clivage entre l'ultra moderne et l'ancien. Il aborde le problème des immigrés du mezziogiorno ; C'est la voix d'une humanité et d'une civilisation qui a seulement eu droit aux miettes d'un festin dénommé miracle économique que le milanais Visconti déclare lui-même vouloir faire entendre. Concrétisant parallèlement sa réflexion sur la souffrance et les difficultés de l'homme dans son adaptation à une société en mutation, il relie l'univers intérieur des individus, leurs conflits intimes, au monde extérieur et à ses réalités sociales. En quoi ces idées forces participent-elles à la modernité cinématographique ?
[...] Rocco e I suoï fratelli / Rocco et ses frères. Visconti L'Italie se remet assez vite des séquelles économiques de la seconde guerre mondiale. A la fin des années cinquante, elle fait partie des dix pays les plus industrialisés au monde. Alors que le nord du pays se modernise et voit naître de nouveaux paysages urbains, le midi agricole s'appauvrit et se cramponne à des valeurs parfois rétrogrades. En 1961 dans La nuit, Antonioni filme l'éclosion d'un paysage nouveau, celui de la ville de Milan et surtout de sa périphérie. [...]
[...] L'inscrire Mouvement contradictoire, multiplicité de tonalités qui ne veulent pas cohabiter en harmonie -de leur affrontement résulte l'unité singulière du film Après la scène du viol de Nadia, un gros plan sur Rocco hurlant le nom de son frère reste certainement Le rendu est bouleversant. Visconti dans Luchino Visconti, cinéaste, Alain Sanzio, Paul-Louis Thirard Ramsay poche cinéma 1984. Luchino Visconti cinéaste Alain Sanzio Paul-Louis Thirard Ed. Ramsay poche cinéma 1984 François Weyergans. Cahiers du Ciné n°119 Le cinéma italien de 1945 à 1990, Freddy Buache, éd. De l'âge d'or, Paris 1992. Le cinéma italien . Paolo Stoppa dans Visconti, les feux de la passion, Laurence Schifano, éd. Flammarion, Paris 1989. [...]
[...] On devine chez Visconti une tenace volonté de canaliser, chez l'acteur, une expression que lui-même ne domine plus. Face à l'influence de la forme dramatique sur l'œuvre, une question se pose légitimement : comment, parallèlement, Visconti y injecte-t-il avec cohérence la vigueur des réalités sociales de son époque, de son pays ? Pourquoi la critique italienne a-t-elle relativement mal accueilli Rocco et ses frères, pourtant grand succès public ? A Milan, les mois de septembre et d'octobre 1960 virent s'organiser une campagne contre le film. [...]
[...] Un plan large voit dernier des Parondi disparaître au loin, vers l'avenir, son alternative propre. L'opéra a un effet mélodramatique culturellement marqué : le fait de le fondre avec la séquence finale, celle de la liberté, de l'avenir, fait cohabiter deux éléments antagonistes ; musique et image, mélodrame et prose descriptive (de Ciro). Dans Rocco et ses frères, la modernité va de pair avec l'isolement des êtres. Dans le cas de Simone, la claustration s'effectue entre les murs de la folie. [...]
[...] - Tout en bas, dans le fin fond du pays ! - Ah ben je comprends ! Autant dire des sauvages ! La lumière froide et grise, le bitume et la pluie renforcent la nébulosité ambiante Le générique du film est composé d'une succession de plans de la gare de Milan. S'en suit la première séquence qui présente l'arrivée des méridionaux dans la ville, donnant l'espérance d'un renouveau possible. D'abord à l'intérieur du train, la caméra suit la famille sur le quai, dans un vacarme confus. [...]
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