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La masculinité est un terme difficile à définir parce que c'est un concept qui peut varier en fonction du siècle ou de la culture. C'est particulièrement ces dernières années que ce thème de « masculinité » a été largement remis en question du fait de divers changements culturels. Traditionnellement et dans la culture occidentale la masculinité se définie comme les caractéristiques qui qualifient le masculin, ce qui généralement passe la force physique, le courage et l'ascendance sur les femmes dans les organismes sociaux tel que la famille en tant que « chef de famille ». Mais invariablement la masculinité se réfère principalement à la répartition des rôles entre les deux sexes. Du fait de la libération sexuelle ou encore de la libération de la femme, plusieurs cinéastes ont interrogé au sein de leur art les questions de genre et comment de nos jours définir le terme de la masculinité. Claire Denis est une cinéaste française du 20ème siècle qui reconnait sa fascination à filmer les hommes, dans une interview elle dit : « I like writing stories about men not because I want to dominate them but because I like to observe and imagine them. A men is different world and this masculinity interests me ».
[...] Le corps masculin est ainsi représenté comme un centre d'expression des émotions lié à la psychologie du personnage ; lorsqu'il est libéré de toutes contraintes liées aux images sociales du masculin et du féminin. Ce qui a alors pour effet de troubler les représentations masculines et de les complexifier. Parce qu'en effet si la représentation extérieure du corps définit un fort dégrée de masculinité, il n'en demeure pas moins que la psychologie des personnages masculins chez Claire Denis ne reflète pas cet état de puissance et au contraire montre une fragilité qui affecte cette masculinité. [...]
[...] Même s'il ne le dit pas explicitement dans le film, on peut déduire qu'il ressent le besoin de retourner en Martinique parce qu'en France son identité masculine n'arrive pas à s'épanouir, ni à trouver sa place dans la société où il reste un étranger. La représentation de l'homme est toujours montrée au travers d'une intériorisation des sentiments, d'un décalage et d'une inadaptation avec l'environnement de la terre d'immigration. Ainsi son état d'immigré et de noir affecte son pouvoir au sein de la société et démontre une image de la masculinité en péril. [...]
[...] L'autre facteur représentant l'expression de la masculinité au sein du cinéma de Claire Denis, et exprimé par le biais du corps, est la danse. En effet, la danse, lorsqu'elle n'est pas retenue pour s'ancrer dans un politiquement correcte, manifeste par ses gestes la personnalité et les tensions qu'habitent les corps des personnages masculins chez Claire Denis, comme nous allons le voir en analysant les séquences de la danse de Galoup à la fin de Beau travail et celle de Camille travesti sur Le lien défait de Jean-Louis Murat. [...]
[...] On est loin des représentations hyper-masculine voir cliché avec une violence exagérée, une musculature poussée aux extrêmes, des voix graves comme le présente certains films de guerre mettant en scène des militaires (comme par exemple Rambo). Dans ce film les corps sont lises, harmonieux et beaux. (Sentain dans Beau travail) Et contrairement à constituer une hyper-masculinité avec cette magnification de ces puissants corps, une homo-érotisation de ce groupe de soldats se développe. La proximité des corps, voir même leur rapprochement direct lors des entrainements au corps-à-corps tendent à érotiser les corps. [...]
[...] Les caractéristiques de l'homme se construisent dans un premier temps par la manière dont la caméra le filme puisque le premier facteur qui détermine la masculinité d'un personnage est la vision extérieure qu'il donne de lui-même. C'est particulièrement dans les films tels que J'ai pas sommeil mais plus précisément dans Beau travail que Claire Denis est reconnue pour sa manière de filmer les corps. Dans ce dernier film l'esthétisme du corps constitue le principal objectif de Denis, on y voit une mixité de toutes origines, françaises, chinoises, africaines, appartenant au groupe de la légion étrangère française, accroissant une image interraciale et universelle de l'homme. [...]
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