Pasolini, parfum du scandale, cinéma, Italie, Lotta continua, phénomène Pasolini, dimension politique de l'acte sexuel
Pasolini écrivit un poème contre les étudiants de 1968, qui fut l'objet d'un beau et long scandale : il s'intitulait le PCI aux jeunes et fut publié dans Nuovi Argomenti. La thèse défendue par Pasolini : il était sans doute aisé pour les « fils à papa » de faire la révolution, mais c'était impossible pour le fils d'un ouvrier agricole devenu policier. Les têtes des jeunes étudiants ressemblaient trop à celles de papa, car bon sang ne saurait mentir. Les jeunes ont le même regard mauvais que les bourgeois.
A la faculté d'architecture de Valle Giulia, alors que survient un affrontement entre police et étudiants, Pasolini sympathise avec les policiers. Les jeunes se mettent en colère et veulent le battre pour l'empêcher de parler. On était dans une époque où l'opportunisme était suffisamment répandu pour que la plupart des intellectuels fassent au moins mine de se situer du côté des jeunes. Chez Pasolini, nul opportunisme : il dit ce qu'il pense parce qu'il le pense vraiment et parce que tout simplement il est un homme qui pense avant d'être un homme qui défend ses intérêts.
[...] Il faut bien sûr entendre ici l'amalgame de la jouissance du corps et du plaisir de l'écriture, symboliquement très voisin. Il y a chez Pasolini une exhibition symbolique de ce plaisir. C'est cette exhibition qui, par un phénomène d'identification, attire encore et attirera sans doute longtemps des lecteurs et des spectateurs dans l'univers pasolinien. C'est même là, sans doute, l'origine du phénomène Pasolini. Ainsi, quand les femmes revendiquent le droit à l'avortement, Pasolini appuie certes leur exigence en signant le référendum des radicaux. [...]
[...] Les jeunes ont le même regard mauvais que les bourgeois. À la faculté d'architecture de Valle Giulia, alors que survient un affrontement entre police et étudiants, Pasolini sympathise avec les policiers. Les jeunes se mettent en colère et veulent le battre pour l'empêcher de parler. On était dans une époque où l'opportunisme était suffisamment répandu pour que la plupart des intellectuels fassent au moins mine de se situer du côté des jeunes. Chez Pasolini, nul opportunisme : il dit ce qu'il pense parce qu'il le pense vraiment et parce que tout simplement il est un homme qui pense avant d'être un homme qui défend ses intérêts. [...]
[...] L'année suivante, il participe à un scénario sur le thème de l'assassinat par la police de l'anarchiste Pinelli, le 12 décembre 1969. Pasolini est profondément désespéré face à une révolution dont il sait qu'elle n'aura pas lieu. Il craint, parce qu'il comprend les mécanismes à l'œuvre, que le dernier acte de tout soulèvement est la récupération. C'est un thème qu'il développe dans plusieurs de ses poèmes après 1968. La gauche classique commença sa restauration Les enfants eurent leur première ride et la vie remporta sur eux sa première victoire. [...]
[...] Empirismo eretico, déjà cité. I ragazzi sono conformisti due volte, dans Lettere luterane, Lettera a Gennariello mai 1975. Pétrole, éd. Gallimard, p Jean Duflot, Entretiens avec Pier Paolo Pasolini, éd. Gutenberg, 1975. [...]
[...] Il y voit une déshumanisation de la société à travers la fusion des individus dans un type moyen, un modèle unique et standardisé. La révolution de la nouvelle bourgeoisie tend à identifier bourgeois et humanité Aucun centralisme fasciste n'a réussi à faire ce qu'a fait le centralisme de la société de consommation. Son discours, les termes qu'il emploie et surtout le ton qui est le sien semblent de plus en plus exaspérés. Pasolini a de plus en plus conscience de parler, sinon dans le vide, du moins pour une infime minorité, qui plus est peu agissante. [...]
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