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Deux heures, c'est le temps passé sur Netflix en moyenne par un utilisateur type. Onze milliards de dollars, c'est le chiffre d'affaires du groupe en 2017. Cent trente-neuf millions, c'est le nombre d'abonnés à la plateforme de vidéo à la demande. En d'autres termes, Netflix s'est imposé depuis 2007 comme le diffuseur de référence.
[...] Netflix habitue ses utilisateurs à pouvoir visualiser rapidement et donc attendre peu. La patience des utilisateurs s'en retrouve limitée, car ils sont habitués à une telle rapidité qu'il serait insensé pour eux d'aller louer un film ou bien suivre tout un processus afin de regarder un film au cinéma. Toujours dans la même idée, avec l'arrivée et la popularisation de Netflix, nous pouvons constater un problème grandissant : le désintéressement et le phénomène des « couche-tard ». Avoir un accès libre à un abonnement peut s'avérer négatif socialement parlant. [...]
[...] En effet, l'art du cinéma est censé répondre à des codes, normes, ce qui est d'autant plus vrai pour le cinéma américain qui baigne dans la tradition hollywoodienne. On comprend donc pourquoi la FOX ou encore le groupe WarnerBros s'insurgent qu'une simple plateforme de la Silicon Valley, sans légitimité cinématographique, arrive à devenir une référence en si peu de temps. Mais Netflix peut-il pour autant les remplacer ? Ces grands groupes de productions disposent d'un immense budget et ont à disposition de très grands réalisateurs, comme Spielberg par exemple. Des grands noms et des grands moyens pour résumer. [...]
[...] Sur la société Netflix a aussi un impact sociétal important. Effectivement, la plateforme de distribution créée par Reed Hastings et Marc Randolph permet un regroupement social autour du contenu qu'elle propose. Son accessibilité extrêmement simple, permets aux gens de regarder une série et d'en parler ou d'en débattre ensuite. Le résultat d'un tel succès est ce qu'on appelle le phénomène « cord-cutting ». Ce dernier caractérise le fait que les jeunes désertent en masse la télévision gratuite financée par la publicité, au profit des plateformes de vidéo à la demande. [...]
[...] Netflix va donc être de plus en plus concurrencé, ce qui peut réjouir les producteurs américains, mais révèle aussi qu'une évolution est en train de se réaliser, en termes de diffusion, mais aussi et surtout en termes de production. Il n'y a plus de légitimité à produire, il suffit d'avoir une idée et d'y investir de gros budgets ; on peut désormais parler d'industrie du cinéma. Pour finir, si cette nouvelle génération de production ne remplace pas les producteurs hollywoodiens, elle les oblige à évoluer dans leur manière de produire. II. Principaux impacts négatifs de Netflix sur l'économie et la société : A. [...]
[...] Il est important de remarquer que le fait de proposer une vidéothèque très conséquente et pouvant toucher potentiellement un grand nombre d'individus est une des logiques que la multinationale américaine s'efforce de suivre à la lettre. Cette stratégie a d'ailleurs été confirmée par Neil Hunt, un des hommes clés de l'entreprise : « Je n'essaie pas de bâtir un Netflix pour quelques personnes, mais un Netflix pour 50 millions d'individus différents. Le système doit apporter le bon service à chacun de nos 50 millions d'abonnés. [...]
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