Monstre, cinéma, humaniser le monstre, monstrualiser l'humain, monstre au cinéma
La sortie de l'usine Lumière à Lyon datant de 1895 est reconnu comme le premier film de l'Histoire du cinéma (même s'ils y avaient déjà eu certains essais dans les années précédentes...). Le monstre, lui, n'a pas attendu longtemps avant de faire sa première apparition au cinéma : en 1903 sort Le Monstre, film de Georges Méliès, mettant en scène un magicien ramenant à la vie la défunte épouse d'un prince égyptien. S'ensuivent de nombreux films à succès représentant des monstres, en particulier à partir de 1920 : Nosferatu (F.W. Murnau, 1922), Frankenstein ( James Whale, 1932, 1933…), King Kong (Cooper & Schoebsack, 1933) ne sont que quelques exemples de cette fascination du cinéma pour les monstres. Mais le monstre n'est pas toujours celui que l'on croit, comme le montrent les différentes versions du Docteur Jekyll & Mister Hyde (John S. Robertson en 1920, Rouben Mamoulian en 1931, V. Fleming en 1941, Terence Fisher en 1960, Roy Baker en 1971…), ou encore Shining (Stanley Kubrick, 1980) qui met en scène une famille partant vivre dans un hôtel fermé un hiver, et dont le père devient fou et se met à avoir des pulsions de meurtre envers le reste de sa famille. Ces personnages symbolisent une tout autre forme de monstre, le monstre moral : un monstre intérieur, mais sous forme humaine.
[...] Il permet donc d'allier les atouts de la peinture et de la littérature. Cela dit, depuis peu de temps, il se pourrait qu'un nouveau format permette d'aller encore plus loin que le cinéma dans cette faculté à allier image et narration pour explorer la monstruosité : c'est celui de la série. Avec ce genre qui connaît une explosion depuis une quinzaine d'années, Il devient en effet possible de représenter l'évolution d'un monstre, non plus sur un format limité à celui du cinéma, mais qui peut s'étendre sur plusieurs dizaines d'heures. [...]
[...] Mais le monstre n'est pas toujours celui que l'on croit, comme le montrent les différentes versions du Docteur Jekyll & Mister Hyde (John S. Robertson en 1920, Rouben Mamoulian en 1931, V. Fleming en 1941, Terence Fisher en 1960, Roy Baker en 1971 ou encore Shining (Stanley Kubrick, 1980) qui met en scène une famille partant vivre dans un hôtel fermé un hiver, et dont le père devient fou et se met à avoir des pulsions de meurtre envers le reste de sa famille. [...]
[...] Mais l'exemple le plus manifeste est celui du film Freaks, la monstrueuse parade, de Tod Browning datant de 1932 emploie comme acteurs de réels monstres des humains ayant des anomalies physiques mais qui sont avant tout présentés comme des êtres humains. Le film a été à l'époque très mal reçu par les spectateurs, et fut l'objet de nombreuses controverses. Cependant ce film est aujourd'hui devenu un classique de l'histoire du cinéma. Enfin, La Chute d'Olivier Hirschbiegel, est un film allemand qui prouve la force de cette humanisation. La Chute met en scène les derniers jours d'Hitler et du IIIe Reich. [...]
[...] Comme, par exemple, dans Elephant Man, de David Lynch, en 1980 qui raconte l'histoire vraie de Joseph Merrick, homme difforme humain devenu monstre de foire malgré lui, et à qui l'on doit une phrase illustrant bien cette humanisation : Je ne suis pas un animal, je suis un être humain, je suis un homme Si c'était déjà le cas avec la littérature, le cinéma permet d'accentuer ce paradoxe avec l'omniprésence du contraste entre le physique et le moral. E.T, de Steven Spielberg, en est un très bon exemple : un extra- terrestre arrive sur la terre est se trouve traqué par l'armée. Les rôles s'inversent : le monstre devient la victime et l'humain le monstre. E.T. finit par se lier fortement d'amitié avec un petit garçon, révélant en lui la présence de sentiments, malgré sa monstruosité physique. [...]
[...] A sa mort, elle sera disséquée par le Musée de l'Homme, comme un monstre, un être humain ayant perdue son coté humain juste à cause de son physique original. Le spectateur assiste au long de se film a de multiples scènes où il voit la Vénus dans sa cage, ou bien lors des soirées libertines, se retrouvant ainsi projeté à la place des participants à se triste spectacle. Cette manière de filmer, brutale, sans tabous, permet là aussi de rendre le cinéma un art efficace pour témoigner de la monstruosité qui est attribuée à cette femme malgré elle, à travers l'esclavage et la soumission. [...]
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