Roberto Benigni est un acteur italien (actuel) dont la caractéristique principale est l'utilisation systématique du comique dans ses rôles. Il détourne, pervertit l'ordre établi, la norme, transgresse les modèles, et va même jusqu'à traiter d'un sujet grave sur le mode comique, comme l'avait fait Lubitsch dans To be or not to be. En effet, La vie est belle est un film qui évoque le destin tragique d'une famille juive pendant la seconde guerre mondiale, bouleversée dans son quotidien et déportée dans un camp de concentration. Le but de Guido (joué par Benigni) va être de préserver son fils, et de lui faire croire que tout ceci n'est qu'un jeu. Pour cela, il se servira du comique. Nous verrons comment est construit le jeu de cet acteur. Dans un premier temps, nous présenterons Benigni. Puis, nous étudierons les systèmes de signes qui interviennent à plusieurs reprises dans le film, et enfin, les systèmes de signes inventés et utilisés dans une seule scène.
[...] En ce qui concerne son visage, on remarque que Benigni bouge beaucoup ses sourcils quand il parle ou quand il écoute : il les remontent (ex : 1h15'46-1h15'51). De plus, il donne comme de petits coups de la tête pour montrer qu'il acquiesce, qu'il approuve. Il bouge aussi sa tête rapidement, comme nerveusement, de gauche à droite, à trois reprises (12'00,1h14'10,1h20'47), dont deux exactement de la même façon. De plus, à divers moments dans le film, il renifle (ex : la scène dans le lit avec Feruccio (14'46), à l'école (21'37), ou dans le camp de concentration (1h09'40)). [...]
[...] La plupart du temps, il extériorise sa joie, mais intériorise, dissimule sa tristesse, sa déception, bref, tout ce qui se rapporte aux émotions négatives Il est tour à tour l'auguste et le clown blanc. Le corps de l'acteur Roberto Benigni a un visage et un corps tout à fait singulier. La forme et la composition de son visage sont particulières, et sont visibles surtout lorsqu'il est de profil (43'25-43'34) : il a un visage ovale, un cou très court, un petit menton, une bouche un peu en avant, il est mal coiffé. De plus, il n'a pas un visage impassible, mais plutôt assez expressif, souple et marqué. [...]
[...] Roberto Benigni. Rome: Gremese p. MARX, René. Roberto Benigni: portrait. Prades : Ed. Henri Berger p. [...]
[...] II) Les systèmes de signes les systèmes de signes récurrents Dans La vie est belle, Benigni est co-scénariste (avec Vicenzo Cerami), réalisateur, ainsi que le personnage principal. Ceci lui confère une certaine liberté, qui lui permet de jouer son rôle comme il l'entend, de choisir ses gags, et de faire ressortir son personnage de clown autant qu'il le souhaite. De plus, Benigni peut ainsi improviser, l'improvisation - qui renvoie à la commedia dell'arte et au burlesque - étant un élément caractéristique de son jeu. Au cours de ce film, Benigni invente toute une série de systèmes de signes. [...]
[...] Il me semble tout de même qu'il en rajoute un peu dans ses rôles, à ce niveau-là. Ainsi, ses mains font partie intégrante de son jeu. Outre le fait que Benigni parle avec ses mains, à l'intérieur même de ce constat, d'autres petits systèmes de signes sont visibles. D'une part, ses mains sont systématiquement actives quand il parle, et témoignent d'un certain enthousiasme ; elles accompagnent son discours. Et, d'autre part, à plusieurs reprises, ses mains viennent mimer, illustrer son discours de façon simultanée ; elles le doublent en quelque sorte. [...]
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