« C'est ce que je voulais faire, je voulais vivre la passion dans ce qu'elle a de plus absolu. Je voulais être ailleurs, dans la lumière, vivre dans un autre monde ».
C'est l'histoire de cet autre monde que je vais tenter de raconter, sans même chercher à distinguer l'actrice de ses personnages (...)
[...] L'actrice mettra donc un peu d'elle dans ses personnages tout en laissant ces derniers ressortir sur elle. ( Les premiers films, les grands thèmes déjà présents En1953, elle obtient pour la première fois son premier rôle dans les intrigantes de Henri Decoin. Entre 55 et 57, elle ne tourne pas moins qu'une dizaine de film. Elle y incarne tantôt l'épouse bourgeoise tantôt l'amante passionnée prête à tout. Le sentiment est le trait dominant de tous les personnages joués par Jeanne. [...]
[...] (la nuit) Moment de rupture dans le film qui annonce la fuite. Jules et Jim Dans ce film Jeanne est en adéquation parfaite avec son rôle : Jeanne Moreau, écrivait jean louis Bory, est chez elle dans ce film. C'est sans doute parce qu'elle a aimé son personnage : petite femme absolue, exigeante autant pour soi que pour les autres. Dans ce film, Catherine incarne vraiment le mouvement, elle décide des changements au grès de son humeur, selon son désir de l'heure. [...]
[...] Plus que Catherine dans Jules et Jim, Eva réunit une nature capricieuse d'enfant, elle est à la fois dominatrice et rebelle. Lors du tournage de Viva maria les deux mythes se rencontrent. Les journaux parlent d'une page d'histoire, d'une rencontre au sommet. BB dira «Jeanne et moi nous sommes très différentes, mais nous sommes de la même race. Nous sommes toutes deux très indépendantes, nous vivons comme des hommes. Il est évident que pour chacune d'elle, le cinéma ne représentait pas du tout la même chose. Jeanne et moi formons les deux aspects de la femme idéale. [...]
[...] Une fois de plus la mort côtoie de prés l'amour, un amour perdu qui ne parvient à survivre que par la vengeance. Un autre thème important de films de Moreau est celui de la fuite. ( la fuite Les amants L. Malle Jeanne dans ce film a l'allure guindée d'une dame qui parle avec affectation vivant dans un monde aristocratique et bourgeois. On voit dans ce film cette femme s'accomplir sans le moindre souci de convenances et de l'ordre établi. [...]
[...] Ascenseur pour l'échafaud marque une étape décisive dans la carrière de Jeanne au sens où Malle la filme pour la première fois telle qu'en est, les éclairages ne dissimulant plus ni ses cernes ni ses imperfections. C'est à partir de ce film qu'elle définira ce style personnel mélange d'élégance parisienne, de distance et d'humour. Les grands thèmes ( L'amour et la tragédie. L'amour, chez les personnages qu'incarne Jeanne, est très souvent noir, il porte en lui quelque chose de dramatique qui lui donne une ampleur et une durée plus grande que s'il avait été heureux. Ascenseur pour l'échafaud L.Malle (57). [...]
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