Exposé réalisé pour une épreuve du BAC ayant pour sujet l'humour noir mis en scène au cinéma.
[...] Une satire des institutions : Nous allons essayer de voir comment le cinéma se sert de l'humour noir et s´en prend alors à la religion et au pouvoir. Dans le film La vie est un long fleuve tranquille, Etienne Chatiliez tire à boulets rouges sur la religion. Tout d'abord, l´humour noir prend la forme d´un comique de caractère. Le sacerdoce, dans ce film, est tourné en ridicule. Plus précisément, le catéchisme modernisé du jeune prêtre y est raillé. Le visage candide, agité de tics, de celui-ci, est moqué, en même temps que sa propension à se prendre pour un chanteur branché (guitare en bandoulière placée dans le dos, il arrache le micro comme une star de rock). [...]
[...] Tatie Danielle se comporte d´une manière ignoble avec la personne qu´elle emploie : elle est tyrannique, perverse, dominatrice . Elle va apprendre à ses dépens, que la patience de la jeune femme a des limites très fragiles . Aussi, suite à la réplique plus que condescendante de Tatie Danielle, Sandrine lui donne une claque : Tatie Danielle tombe sur le lit et pleure ; Sandrine ajoute : « c'est ça, pleure, tu pisseras moins ». La réplique finale de Sandrine fait sourire : le fait même qu´elle gifle une personne âgée provoque un rire, certes, un peu immoral, mais libératoire . [...]
[...] Même quand le prêtre se veut un G.O de clubs de vacances, cela nous fait plus que sourire : il y a un ton doucereux, naïf, qui est décalé : je pense plus précisément à la séquence où celui-ci propose au cadet de la famille de faire un camp dans le Verdon, pendant les grandes vacances. (cf photo supra) Mais ce n´est pas seulement contre l´institution religieuse que l´humour noir au cinéma peut se porter, c´est aussi contre le pouvoir laïc. Ainsi dans le film Mars attacks , Tim Burton s´en prend-t-il d´une manière drolatique à la puissance américaine, plus précisément à la présidence. [...]
[...] En effet, le but de l'humour noir est de faire rire le spectateur sur des sujets qui ne sont pas drôles, comme la religion, le pouvoir, les personnes âgées, la charité, les pauvres, ou l'abandon d'un nouveau né. Cela nous fait malgré tout rire par les répliques cinglantes des personnages, par la violence qui en est presque burlesque. L'humour noir possède à lui tout seul la double fonction de faire rire le spectateur mais aussi de lui faire sentir une gêne « moralisatrice » par rapport à ce pourquoi il rit. [...]
[...] Chatiliez nous dresse un portrait d´une femme âgée méchante : elle n´a de cesse que de piquer, que de mordre les autres par ses remarques acides, malignes. Au-delà même de ses piques, ses agissements participent de cet humour noir : quand dans la nuit elle se lève pour aller tirer la chasse d'eau pour réveiller la famille qui la « bichonne », c'est quelque chose que nous ne ferions pas, car c'est mal. Mais quand quelqu'un d´autre le fait, cela nous fait sourire . [...]
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