La guerre des Malouines, qui a opposé du 2 avril au 14 juin 1982 le Royaume-Uni à l'Argentine sur la question de la souveraineté des Îles Malouines, reste plus de vingt ans après sa conclusion, un conflit relativement peu connu1. Étudié principalement sous l'angle de la polémologie et de l'histoire des relations internationales, il a rarement été analysé dans la perspective de l'anthropologie historique, c'est-à-dire comme un «acte culturel » mettant en jeu un certain type de pratiques, de représentations et producteur d'une mémoire spécifique2. Ces quelques pages s'y essayent donc, à partir d'un objet particulier: le cinéma de fiction argentin. Ce recours à l'étude des œuvres de fiction pour parvenir à une meilleure connaissance des réalités guerrières et militaires peut paraître délicat tant le film a longtemps été considéré par l'historien comme un objet de soupçon synonyme de renoncement aux exigences scientifiques. Pourtant, comme le souligne Marc Ferro3, l'étude d'œuvres cinématographiques peut enrichir notre connaissance du phénomène guerrier pour au moins deux raisons. D'une part, en tant que reconstitution de réalités historiques auxquelles les réalisateurs ont parfois assisté –voire participé –ou sur lesquelles ils ont mené l'enquête, le film permet d'améliorer la connaissance érudite d'un conflit et fournir un support alternatif à une histoire écrite souvent accusée de déréaliser son objet. D'autre part, l'étude des films permet de mesurer l'écart entre ce que les historiens savent et ce qui est transcrit à l'écran et accéder ainsi à la représentation que les sociétés se font de leur passé.
[...] Pour un essai de comparaison le cinéma de fiction français et la guerre d'Algérie - Benjamin Stora, Imaginaires de guerre : les images dans les guerres d'Algérie et du Vietnam, Paris, La Découverte pages - Raphaëlle Branche, Les films français de fiction et la guerre d'Algérie, mémoire de maîtrise d'histoire, université Paris VIII ANNEXES La guerre des Malouines : éléments de contexte La Guerre des Malouines, des Îles Géorgie du Sud et Sandwich Sud débute le 2 avril 1982 avec l'occupation par l'Argentine de l'archipel des Malouines, où réside une communauté de kelpers. L'Île, sous souveraineté britannique depuis 1833 est revendiquée par l'Argentine depuis cette date. [...]
[...] Le lendemain, Vargas est gravement malade mais après de nouvelles brimades est tout de même envoyé en mission avec les autres pour ramener des équipements en première ligne. C'est là-bas que l'on se bat pour de vrai, et que l'on trouve de vrai soldats, pas des femmelettes comme vous ajoute le sergent. Il fait nuit quand les soldats arrivent en première ligne. Le bruit des balles et des obus, des tirs de mitraillette est assourdissant. Des cadavres d'animaux jonchent le sol. [...]
[...] Le Monde juillet 1994. En 1993, les témoignages dans The Independent de l'ex-combattant argentin Oscar Carrizo, font état de faits similaires Michael Jeismann, La patrie de l'ennemi, Paris, CNRS Editions Dans Iluminados por el fuego, la maisonnette en dur des officiers tranche avec la rudesse de la vie dans les pozos Vicente Palermo, op. cit., p Edgardo Esteban, l'ex-combattant dont le témoignage a inspiré le film de Tristán Bauer raconte également avoir été témoin de ces mauvais traitements (Página mars 2003) comportement des soldats professionnels a varié d'une compagnie à l'autre même si l'imaginaire populaire est resté dominé par le récit des expériences les plus terribles27. [...]
[...] Esteban retrouve l'abri où il avait vécu le conflit avec ses deux camarades et en retrouvant certains des objets personnels du groupe comme la montre de Juan se met à pleurer. Le film se termine au cimetière militaire de Darwin où Esteban accroche la médaille de Vargas à la tombe de Juan. Le générique surgit après un plan final du cimetière sur une musique de León Gieco (Para la vida) évoquant les atrocités de la dictature militaire. Le film est dédié aux soldats ex-combattants des Malouines. [...]
[...] Les associations d'anciens combattants ont tout d'abord oeuvré à dissocier guerre des Malouines et dictature42 et à exiger que leur statut soit reconnu pour bénéficier de compensations matérielles. La loi 23.109 Beneficios a los Ex Combatientes est promulguée en 1984 mais il faut attendre 1989 pour que celle-ci rentre en application, en raison de l'opposition de l'armée qui doit supporter l'essentiel des indemnisations. De même, les commémorations sont l'objet de contestation et il faut attendre 1990 pour que le 2 avril, jour de commémoration institué par la Junte avant sa chute et supprimé par le nouveau gouvernement démocratique, ne soit rétabli. [...]
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