Georges Méliès était un homme aux multiples savoir-faire : réalisateur, acteur, dessinateur, magicien, escamoteur, technicien, décorateur ou encore producteur. Autant de compétences qui lui ont servi à produire autour de 600 courts-métrages durant sa carrière jusqu'en 1913 avant la guerre. C'est alors que son studio placé à Montreuil fut fermé de force par la police.
En 1888, le rachat du théâtre Robert-Houdin, du prestidigitateur du même nom (1805-1871), marquait le commencement de la carrière de Méliès dans ses traces. La prestidigitation était l'art du spectacle et des illusions dans le but de divertir les foules. Mais avant que le divertissement se démocratise, il était le luxe des rois et des seigneurs. Les bouffons étaient chargés de faire rire la Cour, l'amuser, la distraire, tout en usant de satires et de moqueries soigneusement ficelées afin de ne pas mettre les deux pieds dans le grossier et l'attaque personnelle. Bien que le premier bouffon connu soit celui d'Attila le Hun en 449, ils n'émergèrent qu'à partir du quatorzième siècle, lors de banquets, de rassemblement de Cour, etc.
Le spectacle, “ce qui attire le regard et l'attention, ce qui est exposé à l'attention et aux critiques d'un public” (Larousse Universel), prenait donc une dimension capitaliste et économique.
Enfin, à la fin du XIXe siècle, le cinéma et son exploitation commerciale démarraient en partie grâce à l'impulsion donnée par les frères Lumière. Ce sont les premiers à avoir utilisé le cinématographe, machine que leur vendit Léon Bouly en 1895, qui servait à la prise de vue et à la projection de films, dans des buts lucratifs. Par la même occasion, Georges Méliès se fournit alors un projecteur et fonde sa société de production Star Film.
Méliès partit donc sur ces bases, mais comment les réinvestit-il et quelles innovations et nouveautés allait-il apporter au cinéma ?
[...] Dans cette création, la réalisation elle-même indiquait un changement de registre. Nous passons de la démonstration et du tour de magie au conte. La première différence flagrante était que le film fut en couleur. Puisqu'il n'existait pas encore de caméra effectuant des prises de vues colorées, Méliès coloriait les bandes lui-même à la main. Malgré la charge de travail importante car il s'agissait de travailler sur chaque image, il en résultait un pouvoir de mettre en avant certains éléments, décors ou acteurs, et d'en camoufler d'autres. [...]
[...] Plusieurs courts-métrages ne nécessitaient probablement pas que l'on connaisse les informations chromatiques. homme de tête” ne représentait pas d'éléments particuliers, l'auteur étant lui-même acteur et sujet principal assisté de seulement deux tables et un tabouret sur un fond sombre. Il en va de même pour “l'Homme à la tête de caoutchouc” qui se déroulait sur un seul plan avec une table et une chaise au centre et un décor d'atelier derrière, avec lequel l'artiste interagissait peu. Méliès travaillait les effets spéciaux de manière à provoquer des émotions et des réactions chez les spectateurs, ainsi qu'à leur donner des indications temporelles, spatiales . [...]
[...] Mais avant que le divertissement se démocratise, il était le luxe des rois et des seigneurs. Les bouffons étaient chargés de faire rire la Cour, l'amuser, la distraire, tout en usant de satires et de moqueries soigneusement ficelées afin de ne pas mettre les deux pieds dans le grossier et l'attaque personnelle. Bien que le premier bouffon connu soit celui d'Attila l'Hun en 449, ils n'émergèrent qu'à partir du quatorzième siècle, lors de banquets, de rassemblement de Cours, etc. Au XVIIe siècle apparut la lanterne magique, l'ancêtre des appareils de projection. [...]
[...] Georges Méliès abordait dans ses courts-métrages les mystères politiques, scientifiques et naturels en utilisant l'écran comme réponse aux questionnements du peuple. Il captivait les spectateurs en jouant sur les techniques de surimpressions, de coloration, de zooms, de maquettes et autres effets pyrotechniques, tout en les accouplant avec certains codes du théâtre. Les mimes, la gestuelle exagérée et les expressions jouaient un rôle prépondérant : celui de divertir, amuser, détourner de l'impact du temps sur l'homme. En emmenant le spectateur à la découverte de Nouveaux Mondes aux caractéristiques qui leur sont propres et de l'imaginaire. [...]
[...] De les apprécier ou non d'avoir un ressenti spécifique envers eux. A chaque univers traduit par les décors correspondaient d'autres formes de vie. Parfois improbables comme dans le “Voyage dans la lune” où cette dernière se retrouvait également personnifiée ou bien dans Manoir du diable” où des chauves-souris et des vampires faisaient immersion dans la scène. Cet attrait par le surnaturel se justifiait probablement par une envie de découverte scientifique comme naturelle, de frustration vis-à-vis de l'inconnu comme l'espace et la lune qui ne sera visitée qu'en 1969. [...]
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