Même si cette forme n'est pas une spécificité cinématographique, mais littéraire à la base nommée analepse, le cinéma en fait grand usage. En effet, bien que l'image soit toujours au présent, le récit filmique peut transporter le spectateur dans le passé. Une grande part de la « magie » du cinéma tient à cette capacité singulière qu'il a de partir à reculons, à l'improviste, et d'appuyer l'évocation du présent par la reconstitution subite du passé. Ce voyage temporel s'accomplit via la figure narrative que l'on nomme flash-back. Quelles sont les différentes fonctions du flash-back, comment sont-ils introduits et quelle valeur faut-il leur accorder ?
[...] Le film repose sur la fragilité des témoignages et donc sur la notion de vérité. A. Hitchcook quant à lui, met délibérément en scène un flash-back mensonger en ouverture du Grand Alibi (1950), Jonathan Cooper prétend être recherché par la police pour un crime qu'il n'a pas commis. Durant tout le film, le spectateur croit en son innocence à cause de la présence du faux flash- back, quand à la fin du film il se rend compte que depuis le début il suivait une mauvaise piste il se sent trahi par Hitchcook ou bien se dit une fois de plus qu'Hitchcock est ingénieux et fabuleux ! [...]
[...] Nous pouvons donc dire que le cinéma moderne est capable de repousser les limites entre autres grâce à la capacité de création des nouvelles technologies. Cependant, nous remarquerons que l'utilisation du flash-back depuis les années 90 est moins exploitée, en effet les réalisateurs préfèrent innover en déstructurant eux-mêmes la continuité chronologique du récit plutôt que de faire appel au traditionnel flashback. On peut citer le travail de Quentin Tarantino pour Pulp Fiction, de Christopher Nolan pour Memento, de David Fincher pour Fight Club, ainsi que Danny Boyle pour Slumdog millionnaire. [...]
[...] Tout le film va alors se reposer sur le comment et la pourquoi de sa mort, ce mystère qui va occuper toute l'intrigue va être peu à peu résolu en se plongeant dans les différentes actions passées du personnage décédé. Ainsi, dans Citizen ken (Orson Wells) la question : pourquoi a-t-il prononcé «Rosebud» avant de mourir ? est la cause des multiples flash-back. Et, dans Boulevard du crépuscule, après la scène d'exposition qui nous présente le cadavre d'un scénariste dans une piscine ; le flash-back se concentre sur les causes de sa mort. [...]
[...] Dans une autre mesure, le flash-back peut être introduit par des procédés originaux et non- traditionnels. Tel est le cas aujourd'hui dans le cinéma moderne. Ainsi, dans Kill Bill 1 Quentin Tarentino oppose le présent et le passé grâce à la technique de l'animation. En plus, de créer une rupture dans la continuité du film, cette séquence d'animation peut- être considérée comme une représentation mentale réelle des souvenirs d'Oren Ishii puisque le dessin animé est attribué à l'enfance. Le spectateur peut donc se mettre dans la peau d'Oren Ishii qui se remémore avec ses yeux d'enfants le massacre de ses parents et comprendre ses futures actions. [...]
[...] En effet, dans ces deux films le flash-back permet à la conscience du héros de vivre au présent un passé mort, oublié; ce sont en quelque sorte des road movies intérieurs D'ailleurs, dans Hiroshima mon amour le flash-back sur la main de son amant allemand surgit comme une image mentale, et quelques instants après elle discute tranquillement avec son amant japonais. Dans un deuxième temps, le flash-back ponctuel sert à restituer au fur et à mesure que le film avance, les souvenirs qu'un personnage raconte. Sa fonction est donc informative. Par exemple dans Pas de printemps pour Marnie et La maison du docteur Edward's (Alfred Hitchcock) l'utilisation de flash-back permet de mettre au jour peu à peu un souvenir enfoui, d'un passé traumatisant. Ces deux films possèdent une tendance psychanalytique. [...]
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