Le “Dogme” ou “Dogme95” prend naissance au moment du centenaire du cinéma au théâtre de l'Odéon à Paris. Durant cet événement, deux cinéastes Danois, Lars von Trier et Thomas Vinterberg, lance ce renouveau cinématographique et deviennent ainsi les initiateurs de ce mouvement. Composé de dix commandements, le manifeste du dogme laisse entrevoir le renouvellement du cinéma en le rendant plus souple et plus facile. En réalité ce n'est qu'à l'arrivée des petites caméra numérique (DV, pour Digital Vidéo) que les films du dogme trouvent leurs pleins épanouissements. Tout commence avec la collection des téléfilms d'Arte intitulé “Petite Caméra” puis avec la collection “Masculin Féminin” où des cinéastes s'abandonnent à la réflexion sur le bon usage des petites caméras numériques tout en respectant le plus sereinement possible les impératifs qu'impose le “Dogme”. Par cette nouvelle technologie et cette nouvelle manière de pensée, les sentiments de liberté, de proximité et d'intimité, prédominent les ressentis et les propos des cinéastes Dogme et des réalisateurs d'Arte. Mais peut-on parler, pour autant, d'une nouvelle invention esthétique ? Il me semble qu'il est trop tôt pour répondre à cette question de manière catégorique. Ce qui est inévitable c'est que l'usage de la DV bouleverse considérablement les pratiques de la réalisation, au point que ces nouvelles pratiques de tournages donnent du neuf à l'art du film, et cela sur trois aspects : le jeu des acteurs, la notion de plan et l'effet documentaire. C'est pourquoi nous essayerons de dégager la part de renouveau caractéristique aux films Dogme et aux téléfilms d'Arte.
[...] (S'il n'y a pas assez de lumière, la scène doit être coupée, ou une simple lampe attachée à la caméra) Tout traitement optique ou filtre est interdit Le film ne doit pas contenir d'action de façon superficielle. (Les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître) Les détournements temporels et géographiques sont interdits. (C'est-à- dire que le film se déroule ici et maintenant) Les films de genre ne sont pas acceptables Le format du film doit être le format académique 35mm Le réalisateur ne doit pas être crédité. [...]
[...] Ainsi avec l'arrivée du format DV les réalisateurs du Dogme renouent avec cette pratique qui fut longtemps minoritaire. Un autre aspect du Dogme bouleverse le septième Art, puisque le découpage en plans-séquences et le tournage en multi-caméras s'illustrent de manière singulière dans les films dogmes. Tout d'abord, on peut le remarquer dans le film chambre des magiciennes” de Claude Miller, en effet, le découpage du film assez classique à une apparence novatrice, puisque Miller n'a pas trouvé nécessaire de prévoir au préalable son découpage. [...]
[...] Ce qui est inévitable c'est que l'usage de la DV bouleverse considérablement les pratiques de la réalisation, au point que ces nouvelles pratiques de tournages donnent du neuf à l'art du film, et cela sur trois aspects : le jeu des acteurs, la notion de plan et l'effet documentaire. C'est pourquoi nous essayerons de dégager la part de renouveau caractéristique aux films Dogme et aux téléfilms d'Arte. La grande particularité des films Dogme est l'importance de la place laissée aux acteurs. Le souci de l'acteur devient incontestablement central. C'est pourquoi l'ensemble des cinéastes concentre leur travail sur les comédiens. Dans un premier temps, cela s'explique par le gain de temps gagné sur la préparation technique. En effet, tourner en caméra numérique DV demande très peu de temps d'installation. [...]
[...] Dans les films Dogme, il est frappant de voir à quel point s'exprime la force du documentaire, qu'il s'explique tout d'abord par la volonté de respecter l'exigence du réalisme imposer par l'un des commandements du Dogme. Un autre aspect souligne l'aspect documentaire - qui est particulièrement spécifique au téléfilm d'ARTE puisque dans des lieux publics des acteurs professionnels s'entremêlent à des figurants amateurs qui sont filmés à leur insu. Les exemples sont nombreux, prenons le téléfilm quel pied danser” de Jacques Fansten. [...]
[...] Annexe : Je jure de me soumettre aux règles qui suivent telles qu'édictées et approuvées par Dogme Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être amenés (si on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent) Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu'elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée) La caméra doit être portée à la main. [...]
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